je marche hors du temps par nerfs ouverts
Stavros Stavrakis
L’étrange et le connu
le connu est le territoire familier
gestes répétés
formes reconnues
paysages parcourus mille fois par l’esprit et le corps
il rassure ordonne inscrit l’être dans un rythme
une mémoire
une continuité
le connu est le sol solide
sur lequel l’existence peut s’appuyer
l’étrange lui est l’écart la rupture
la vision qui déplace
l’or tombe en pluie sur des bouches muettes
il n’obéit à aucune habitude
défie l’attente
trouble la perception
la pierre rêve au centre de mon front
l’étrange est ce qui fait vaciller le connu,
ce qui ouvre un espace de question de doute et d’émerveillement
Je vois l’éclair avant qu’il ne soit vu
Entre l’étrange et le connu
se tisse la tension de l’expérience
trop
de connu étouffe la vie
trop d’étrange
désoriente
une horloge fond dans le cri des herbes
le mouvement juste naît de leur rencontre
reconnaître tout en s’étonnant
habiter un monde tout en découvrant
qu’il recèle des visages
inattendus
l’existence se déploie sur cette frontière
marcher
sur le chemin familier
tout en laissant l’étrange glisser
à travers les interstices du regard
le feu pense à ma place
je consens
les mains savent ce que l’esprit
dissout
des bêtes pures gravissent le silence

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