la philosophie du seuil
n’appartient pas à une école précise
c’est plutôt une image conceptuelle
une manière de désigner une attitude de pensée qui se tient
à la limite entre deux mondes
définition conceptuelle
la philosophie du seuil désigne une pensée qui ne choisit pas entre deux pôles matière/esprit raison/imagination être/devenir vie/mort mais qui s’installe dans leur intervalle leur zone de passage
le seuil devient alors un espace d’expérience où l’on perçoit à la fois la séparation et la continuité
c’est une pensée de la transition de l’ambiguïté féconde du passage comme essence du réel
elle refuse les oppositions fermées elle regarde comment les contraires se touchent se traversent s’influencent
quelques filiations possibles
chez
Heraclite le flux du monde tout s’écoule
le seuil est la tension permanente entre les contraires
chez
Heidegger
l’éclaircie de l’être Lichtung
un lieu d’ouverture entre l’être et le néant
chez
Merleau-Ponty
la perception frontière vivante entre soi et le monde
entre visible et invisible
chez
Bachelard
la rêverie poétique
passage entre le réel concret et l’imaginaire matériel
chez certains
mystiques Maître Eckhart Simone Weil
le seuil devient espace de dénuement entre le moi et le divin
en langage plus intérieur
penser au seuil c’est penser dans le tremblement
entre le jour et la nuit
entre la parole et le silence
entre le possible et l’acte
c’est refuser les certitudes fixes
pour habiter le moment où le monde change de peau
le seuil est
la respiration du réel
ce moment où quelque chose finit mais n’a pas encore disparu
où quelque chose commence mais n’est pas encore né
la philosophie du seuil
est une manière d’habiter les passages
elle ne cherche pas à
savoir
ce qu’il y a derrière la porte
mais à comprendre
ce qu’est la porte elle-même
LPDS

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