nous sommes la triste opacité de nos spectres futurs
une formule qui mêle temps destin et conscience
la triste opacité
Mallarmé
parle d’une tristesse subtile mais sans larmes immédiates
l’opacité évoque ce que nous ne voyons pas de nous-mêmes
ce qui est caché derrière nos actes,
nos pensées
nos choix
et qui pourtant nous habite déjà
nous sommes
voiles ombres et limites
cette opacité,
c’est la part de nous-même que le présent
ne peut éclairer
nos spectres futurs
les spectres futurs ne sont pas seulement des fantômes
ce sont
les potentialités de notre vie
les routes
que nous prendrons ou que nous éviterons
les visages
que nous aurons et que nous n’avons pas encore rencontrés
Mallarmé suggère
que nous portons en nous
la silhouette de ce que nous deviendrons
et que cette silhouette est déjà opaque déjà triste
car elle n’est pas encore éclairée
par la réalisation.
conscience et destin
l’image renvoie à une tension
nous sommes conscients de notre présent
mais incapables de pleinement percevoir notre devenir
nous sommes à la fois créateurs et prisonniers
de ce que nous allons devenir
cette connaissance implicite
est à la fois fascinante et mélancolique.
c’est une vision
mallarméenne du temps
comme
voile de possibles
où la poésie sert à découvrir illuminer mais jamais totalement
lever le voile
nous sommes aujourd’hui
la lumière fragile qui tremble sur l’ombre de nos vies à venir
nos futurs nous hantent déjà
invisibles et tristes
nous avançons comme
dans un brouillard d’anticipation
nous sommes l’ombre
de ce que nous serons
nos vies tremblent
dans la brume des possibles.
triste opacité
nos spectres nous précèdent
nous suivent silencieux,
dans le clair-obscur du présent
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