la vie errante
elle marche sans toit dans le jour
mouvant
elle habite le seuil plutôt que
la maison
elle suit les routes qui ne mènent nulle part
elle dort dans l’intervalle entre deux vents
elle confie son nom aux pierres anonymes
elle ne garde du monde que son passage
elle avance portée par l’effacement
elle écoute le sol avant chaque pas
elle n’attend pas l’aube elle la traverse
elle laisse au hasard le soin de choisir
elle reconnaît le vrai à sa fatigue
elle prend pour demeure l’espace ouvert
elle confond l’horizon avec le souffle
elle ne possède rien hors la marche même
elle écrit son chemin en disparaissant
elle suit la ligne instable du possible
elle s’absente pour mieux être au monde
elle
est
errante
et le reste
vient
après

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