SUR LA CRÊTE
TENIR
une constante
randonnée sur un chemin de crête
où chaque pas engage la chute et la vue
ni vallée sûre
ni sommet tranquille
seulement
l’équilibre tendu entre deux abîmes
marcher
c’est choisir sans cesse
sans jamais s’installer
le chemin ne promet rien
il exige seulement
présence
justesse
attention au vent
le chemin de crête figure
une existence sans refuge définitif
ni certitude dogmatique ni relativisme confortable
marcher sur la crête
c’est habiter l’entre-deux là où la pensée
reste exposée
la constance n’est pas ici la stabilité mais
la fidélité à l’équilibre instable
une éthique de l’attention plutôt qu’une morale
des positions arrêtées
Sur la crête
tenir

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