marquer l’infini
est
un geste paradoxal
l’infini ne peut être
ni enfermé ni compté ni possédé et pourtant
le signe insiste
une ligne un tracé une trace est posée non pour contenir l’infini
mais pour signaler une rencontre avec lui
le signe ne définit pas l’infini
il atteste qu’on l’a frôlé
marquer l’infini est ainsi un acte de finitude
c’est la réponse humaine à ce qui excède toute mesure
tracer un cercle en sachant qu’il ne se fermera pas
nommer ce qui ne s’épuise pas dans le nom
le signe est une limite offerte à l’illimité
non comme une domination mais
comme une reconnaissance
philosophiquement
c’est le moment où la pensée
accepte sa propre insuffisance et la transforme en forme
poétiquement
c’est le geste de laisser une trace au bord du sans-bord
disant non pas ceci est l’infini mais
ici l’infini est passé

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