Une langue brisée soumise
une langue d’amour
une autre de vautour
et une de soupir
une langue d’amour
une autre de vautour
et une de soupir
elles ne s’accordent pas
elles coexistent
L’une rampe sous le poids du monde l’autre se donne sans calcul
une autre encore plane au-dessus des restes
attentive aux fractures
et la dernière s’échappe
à peine audible comme l’air quittant la poitrine
Ce ne sont pas des langues choisies mais des états
elles surgissent selon la pression
selon la fatigue
selon l’ouverture ou la peur
La langue soumise répète
La langue d’amour touche
La langue vautour nomme ce qui meurt
La langue soupir se tait presque
Écrire alors c’est les laisser passer sans hiérarchie
ne pas corriger leur conflit
ne pas chercher l’unité
la vérité ne parle jamais
dans une langue intacte
mais dans ce frottement instable
où plusieurs voix
tentent, ensemble
de respirer
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