L’innommable
non pas ce qui terrifie
ni ce qui se cache dans les replis du monde
mais ce qui demeure intact
quand les mots un à un
se retirent
Ce n’est pas un secret plutôt une zone neutre
un territoire où le langage
cesse d’être souverain
Une présence qui n’exige pas d’être dite
et qui pourtant insiste
faiblement
comme une respiration ancienne
L’innommable n’est pas obscur
il est simplement sans forme verbale
Il s’offre par nuances
par pressentiments
par ces légères modifications
du regard ou de la lumière
qui signalent qu’on approche
d’un seuil.
Sa nature n’est ni métaphysique ni mystique
elle est structurelle
Tout ce qui compte vraiment
demeure en partie dehors
du champ des mots
L’innommable est cette part de réel
que le langage frôle
mais ne capture pas
Et peut-être que nommer
c’est toujours reconnaître
que quelque chose échappe
Ainsi l’innommable n’est pas un manque
mais
une réserve
un espace où le sens
se tient à distance
prêt à paraître
mais jamais saisi
un espace où le sens
se tient à distance
prêt à paraître
mais jamais saisi
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