une arête de son clignote dans l’ombre
fragment aigu
du
silence
la nuit
y accroche sa lumière
brève comme un souffle inversé
le réel se plisse
autour de cette minuscule fulgurance
la phrase cherche son axe de symétrie
elle tourne sur elle-même hésitante
comme une comète en quête
d’orbite
chaque mot tente
un miroir
et le sens vacillant
se réaccorde dans le vide
Le silence devient un solvant lent
il dissout les contours du monde
récupère les ombres
récupère les ombres
ponce les voix
molecule d’absence après molécule
il ouvre dans l’air
une clairière sans nom
météorologie intérieure où les mots se cristallisent
dans l’ombre du souffle un climat secret s’ordonne
les pensées
refroidissent granulent
deviennent
givre
phrases
figées au cœur du vent

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