jamais
le monde tourne même quand tu crois qu’il s’arrête
le thé infuse même quand l’eau refroidit
tout ce que tu crois figé continue de se transformer
imperceptiblement
comme une feuille qui libère sa couleur
dans la lenteur d’un matin gris
il n’y a pas de fin il n’y a que des passages
des arômes qui se déplacent dans la mémoire du temps
nous sommes là
suspendus à l’attente
d’un goût parfait qui n’existe pas
seulement des instants tièdes
des respirations entre deux brûlures
des gestes simples versés dans la tasse
immense de l’univers
ô le plus violent paradis
où la douceur se déchire contre la lumière
où chaque seconde brûle d’une éternité trop proche
où la beauté fait mal comme
une plaie ouverte dans le cœur du silence
ô ce lieu sans lieu
où la joie et la perte se confondent
où le ciel mord la mer et la mer s’ouvre en cri
ô le plus violent paradis
où vivre c’est consentir à l’éclat à la chute
à l’infime vertige d’être encore
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