promenade
novembre
2025
Robert Walser
marche dans la tiédeur mourante
d’un automne
qui se défait
les feuilles ne tombent plus elles flottent entre deux respirations l’air sent la terre mouillée et la lumière s’amincit comme un fil d’or prêt à se rompre le pas du promeneur hésite entre le souvenir de l’été et l’attente du froid chaque chose s’éteint doucement avec grâce la route s’efface sous la feuille la feuille sous la brume la brume dans la pensée il n’y a plus ni but ni retour seulement la lenteur qui parle le vent écrit sur les joues une phrase sans fin le jour se penche pour écouter et tout devient voix le craquement d’une branche la plainte légère d’un oiseau tardif un chien qui aboie comme un écho de soi-même walser avance dans ce murmure d’adieu il ne veut rien retenir il se laisse traverser par la saison comme une page ouverte la promenade est un effleurement d’entre deux mondes un passage où l’on sent le cœur du temps battre plus bas sous la peau du chemin rien ne pèse tout s’efface et pourtant tout demeure dans le tremblement clair du dernier feu des arbres

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