Rimbaud
il change de forme au milieu de la phrase
un instant adolescent fulgurant
l’instant suivant vieil alchimiste épuisé
il quitte toujours
mais ce qu’il laisse derrière
lui brûle davantage que ce qu’il emporte
il y a
une monade poétique
Aube
J’ai embrassé l’aube d’été
ici le sujet fusionne avec la lumière le moment de l’aube devient absolu sans avant ni aprèstout le cosmos est dans cette ligne le réveil la naissance la connaissance le souffle du monde une monade d’aurore
Barbare
des drapeaux de feu des rafales de givre des bêtes d’azur…
chaque image est un univers clos autosuffisant sans syntaxe continue la poésie devient pure présence éclat discontinu d’un tout
Génie
il est l’affection et le présent
puisqu’il a fait la maison ouverte à l’hiver clair et
au bruit de l’été
ici Rimbaud décrit une figure qui contient tout le temps la lumière la vie la pensée le Génie est littéralement une monade spirituelle une entité qui reflète le monde entier en un seul être
une saison en enfer
le poète y parle de sa propre conscience comme d’un miroir du monde un espace intérieur où toutes les contradictions se rencontrent
Je est un autre
cette formule est elle-même monadique elle condense en quatre mots toute une cosmologie du dédoublement de l’être et de la perception
chaque instant de La Saison contient la totalité de la chute et de la révélation
caractéristiques monadiques chez Rimbaud
autonomie
chaque poème chaque image se suffit à elle-même
densité
pas de développement mais une condensation explosive du sens
correspondance universelle
le visible et l’invisible se rejoignent dans une seule figure
éclat de conscience
la parole devient un acte d’unité une illumination intérieure
Rimbaud
la poésie monade
le poème qui contient tout le monde en un instant
c’est l’éclat d’un univers vu depuis
un point d’âme absolu
un cristal de lumière
un bloc d’expérience
un centre sans périphérie
fugueur cosmique à identité variable
il change de forme au milieu de la phrase
un instant adolescent fulgurant
l’instant suivant vieil alchimiste épuisé.
il quitte toujours
mais ce qu’il laisse derrière lui brûle davantage que ce qu’il emporte

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