qu’elle marche
sur la terre ferme
comme si
la solidité
était encore
possible
que le vide s’ouvre
sous ses pas
silencieusement
comme une
respiration
du monde
qu’il ne lui reste
qu’à s’y habituer
à faire du vertige
sa demeure
à laisser le sol
se dissoudre
jusqu’à l’air
qu’elle tombe
sans chute
qu’elle demeure
sans appui
qu’elle soit
suspendue
entre
être
et
n’être pas
et qu’enfin
dans cet équilibre
invisible
elle
comprenne
que marcher
ce n’est pas
avancer
mais
consentir
à
l’absence
de
sol

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