l’ennui est une ivresse
un vertige sans mouvement le temps s’y dilate comme un vin trop lent chaque seconde pèse et pourtant flotte on y sombre doucement dans la clarté du vide l’esprit vacille cherche un appui trouve le rien et s’y attarde un excès sans saveur une extase immobile l’ivresse d’être encore là sans raison
une gratuité de marée
le flux vient sans cause retourne sans dette rien à gagner rien à perdre seulement le va-et-vient du monde dans sa respiration d’eau et de sel la mer donne puis efface et dans ce geste sans calcul le sens se dissout doucement comme l’écume sur la pierre
une drogue de fond
silencieuse lente sans éclat elle travaille sous la peau du temps non pas l’oubli mais l’attente une tension douce qui soutient le vide on croit respirer libre mais c’est elle qui règle la cadence invisible nécessité du corps et du monde un trouble calme qui ne finit jamais tout à fait
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