All that was once looked at now looks back
le je s’oublie dans ce qu’il crée
le mot continue sans son origine
la source s’efface dans le courant
je devient il devient rien devient tout
le souffle avance seul
le monde parle à travers une bouche vide
et la voix croit encore se dire
chaque phrase se détache
comme un oiseau du vent
sans savoir qui l’a porté
le je s’étire se dissout
dans la lumière qu’il a nommée
dans la pierre qu’il a vue
dans le ciel qu’il croyait regarder
tout ce qui fut regardé
regarde à son tour
le créateur s’endort
dans le tissu de sa création
il devient texture
il devient passage
le mot je
retombe en poussière d’être
le silence s’ouvre à nouveau
non plus vide mais rempli de tout
et le temps
redevient respiration

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