un monologue intérieur
où le poète mêle douleur lucidité et révélation
j'ai reçu au cœur le coup de la grâce
j’ai senti la lame entrer sans bruit
comme un secret qu’on m’aurait confié trop tard
elle a trouvé le cœur
non pas pour le détruire mais pour l’éveiller
j’ai voulu crier
mais le cri s’est fait lumière puis silence
Ah je ne l’avais pas prévu
je croyais pouvoir marcher dans le monde sans être blessé
aimer sans être traversé
rêver sans tomber
mais il fallait cela —
ce coup
ce feu
cette grâce
pour que je découvre enfin
le battement nu de mon âme
tout s’est arrêté un instant
comme suspendu entre deux souffles
celui de la vie qui s’échappe et
celui de l’éternité qui entre
dans ce bref éclat
j’ai compris que la douleur n’était pas l’ennemie
mais la clef
qu’il faut mourir un peu pour naître
à la beauté
qu’un cœur n’est vrai qu’à partir du moment
où il saigne
alors j’ai laissé faire
j’ai offert ma blessure au vent à la nuit au silence
et dans la brûlure,
j’ai entendu quelque chose de pur
un mot sans nom
une vérité sans forme
que la grâce toujours frappe au moment
où l’on croit être à l’abri
coup de grâce version nominale
Le feu dans le sang
L’éclair au cœur
La grâce soudaine impitoyable
Le monde en éclats de lumière
La chute magnifique
L’âme nue
Silence
Et puis rien
Que la beauté
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