là où
il n’y avait eu rien
l’absence de tous et de quelqu’un
il y avait
de nouveau quelque chose
quelque chose d’intensément lumineux
mais de révolu
de lointain
d’oublié
pas pour autant perdu
pas encore perdu
rappel
à l’ordre
à la vie
à la naissance
sous la forme d’un deuil
d’un presque deuil
*
c’est tout à coup
une secousse dans ton paysage de silence
un éclat acide
dans le souffle lent de la montagne
un geste de réveil
de lucidité presque une morsure du réel
mord dans le citron vert
le jour s’y contracte
une brûlure claire traverse la bouche
le sang se souvient d’être vivant
la langue s’aiguise sur l’acidité du monde
tout devient précis
chaque pierre chaque souffle
porte son nom exact
le froid s’ouvre
le cœur revient à lui
comme un fruit qu’on presse dans la lumière
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