Un labyrinthe de lecture
le flux verbal se déploie
non pas en lignes droites mais en courants
en remous légers
en spirales qui s’entrelacent et se séparent
comme un souffle qui hésite
entre le dire et le retenir
Chaque mot devient seuil chaque pause un détour
chaque répétition une bifurcation
Le sens glisse se dérobe
mais laisse derrière lui
une traînée de résonances
un murmure qui circule dans les interstices
On entre dans le labyrinthe sans connaître l’architecture
et l’esprit s’ajuste au rythme du texte
aux plis du langage
aux passages secrets où la phrase se retire
pour mieux revenir
un écho à la fois familier et inattendu
Le flux verbal est un courant vivant il soulève et dépose
il recouvre et découvre
il oblige à la mobilité intérieure
à l’attention suspendue
à l’écoute des mouvements invisibles
qui gouvernent la pensée en train de se faire
Dans ce labyrinthe le lecteur est marcheur
mais aussi souffle
partie intégrante du flux
partie qui se laisse transformer
par la simple présence des mots
par la manière dont ils s’ouvrent
et se ferment
Comme des portes sur l’infini
chaque détour révèle un fragment
chaque impasse une possibilité
chaque reprise une lumière neuve
et le labyrinthe de lecture
n’est pas une contrainte
mais un espace ouvert
où le langage devient flux
où le flux devient pensée
où la pensée devient perception
du mouvement même de l’être
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