je regarde la fougère
je vois la répétition exacte de sa forme dans chaque fronde
chaque petite feuille reflète le tout et
le tout se retrouve
dans la partie
ce n’est pas hasard mais nécessité
c’est un ordre simple qui se répète et qui crée
complexité
le motif se décline selon l’échelle et pourtant reste
identique à lui-même
c’est
un langage silencieux de la nature
une géométrie qui ne réclame pas attention
mais qui s’inscrit dans tout ce qui croît
qui se déploie
et se reproduit
dans le vent dans l’eau dans la pierre
fractale sans titre ni nom mais perceptible
dans l’œil attentif
un objet qui montre
que le même principe peut générer
l’infini
que la structure peut naître
de la contrainte
que la beauté n’est qu’une conséquence
de la régularité
je plonge dans Mandelbrot
et je vois le contour qui s’enroule sur lui-même chaque détail révèle un détail encore plus petit chaque frontière se complexifie sans jamais se rompre la figure n’a pas de centre visible ni de limite précise pourtant elle est cohérente et complète le motif répète le motif mais jamais exactement la même forme se renouvelle à chaque zoom c’est une preuve que l’infini peut être contenu dans une forme définie que la régularité et la variation coexistent dans le même espace le fractal n’est ni décoratif ni décoré il est démonstration il est objet de pensée il est un outil pour comprendre que la complexité peut émerger de la simplicité et que la structure n’est pas forcément finie

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire