la route du temps
une route sans balises
sans bornes kilométriques
où l’on avance sans jamais voir
ni le point de départ
ni le point d’arrivée
elle ne s’étire pas devant nous
elle se déroule sous nos pas
à mesure que nous marchons
le temps n’est pas un chemin tracé
mais une ouverture continue
une surface qui se forme
dans l’acte même de la traverser
sur cette route
il n’y a ni retour exact
ni détour définitif
ce qui fut ne revient pas
et pourtant laisse une empreinte
qui modifie notre allure
le temps n’est pas un fleuve
c’est une succession de seuils
on les franchit sans y penser
et ce sont eux pourtant
qui nous façonnent
la route du temps
ne mène pas quelque part
elle mène à la manière d’être en route
à la qualité de l’attention
à la façon dont le regard
s’accorde aux variations du jour
on ne maîtrise rien
mais on peut apprendre à marcher
dans la justesse
dans l’accueil
dans cette douceur grave
qui sait que le temps passe
et qu’en passant
il nous révèle
la route du temps
n’est pas un voyage
mais un apprentissage continu
de la présence


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