le pic de l’esprit
non une hauteur conquise
ni un sommet où l’on triomphe
mais un point de tension vive
où la pensée se tient
aussi droite que possible
sans appui autre
que sa propre clarté
ce pic n’est pas géographique c’est une ligne de crête intérieure où les certitudes se raréfient comme l’air en altitude où seules demeurent les questions essentielles dépouillées du bruit et des ornements du langage
on ne s’y installe pas on y passe
un bref instant d’élévation
un cran de lucidité où tout se rassemble et se simplifie
le pic de l’esprit
c’est l’endroit où la pensée cesse de se disperser et trouve
sa forme la plus exacte
la plus nue
la plus nue
un lieu de décision silencieuse
où l’on comprend
que l’essentiel ne se conquiert pas
par accumulation
mais par allègement
par la réduction patiente
de ce qui encombre
et lorsqu’on en redescend
il reste une trace
une façon plus sobre de voir une manière plus juste d’être
comme si cette pointe intérieure
avait taillé dans l’obscurité
un passage
net
vers
vers
la présence
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