Le tigre et l’absence
le tigre
incarne la présence pure dense immédiate
il est tension feu musculaire décision sans hésitation
sa silhouette concentre l’être
rien d’inutile
rien d’épars
il avance comme une affirmation absolue
un trait tiré dans le monde
l’absence
est ce qui se retire ce qui se vide
ce qui laisse derrière soi un creux
elle n’a ni forme ni chaleur seulement
une empreinte
une béance silencieuse
l’absence n’avance pas elle demeure en retrait
elle déplace ce qui existe par
le simple fait de ne plus
être là
entre le tigre et l’absence
s’ouvre
un espace paradoxal
la présence la plus vive
frôle
le vide le plus nu
le tigre est le geste
l’absence est l’ombre du geste
l’un tranche
l’autre efface
mais peut-être qu’au plus profond
ils se rejoignent
l’intensité du tigre n’est possible que sur le bord
d’un effacement
l’absence n’est perceptible que grâce au souvenir
d’une force qui l’a précédée
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