L’évangile de Nietzsche
non un texte sacré
ni une doctrine à réciter
mais une secousse
une mise en mouvement de la pensée
contre tout ce qui se fige
c’est un évangile sans promesse
sans salut extérieur
où l’homme ne reçoit rien d’autre
que sa propre puissance d’exister
fragile éclatée multiple
là aucune loi venue d’en haut
aucune table intouchable
seulement des perspectives
des forces
des interprétations qui se croisent
et se corrigent l’une l’autre
L’évangile nietzschéen
ne vise pas la consolation
il cherche l’aiguisement
rendre l’esprit plus vif
plus léger
capable de traverser le monde
sans se laisser alourdir
par les illusions du sérieux moral
il enseigne une morale sans devoir
un sens sans fondement
une joie qui ne dépend
ni du ciel ni du jugement
mais du déploiement de soi
dans un monde sans garant
c’est un évangile pour ceux
qui acceptent de perdre les certitudes
de penser sans abri
de marcher sans prophète
cherchant une force
qui ne s’impose pas
mais se découvre
dans l’acte même de vivre
un évangile sans miracle
où la seule résurrection possible
est celle du regard
Évangile
parole levée comme un seuil
récit où le temps se fissure
souffle errant entre grâce et blessure
qui demande moins de croire
que d’écouter ce qui ouvre

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