Scotland
terre levée dans le vent du Nord
roches anciennes
gorges bruissantes
pluies filantes comme des présages
chaque colline y parle bas
d’une mémoire plus vieille que le ciel
prochain mot
Highlands
arêtes usées par l’éternité
mornes dressés comme des veilleurs
mousses bruines silences obliques
un royaume suspendu
où la terre semble penser
Principalement dans une île ou sur un littoral
colline montagne
le côté de l'est est barré par de hauts mornes ferrugineux
qu'enserre et couronne le bleu de la mer
*
depuis qu’un vent fut mon adversaire
je fais voile à tout vent
je fais voile à tout vent
non pour dominer la force
mais pour apprendre à me mouvoir avec elle
à me tenir dans le flux
plutôt que contre lui
chaque souffle devient alors indication
chaque rafale leçon de pli et d’ajustement
chaque changement de direction
occasion de corriger la trajectoire
sans perdre l’élan
le vent n’est plus obstacle
il devient partenaire discret
même lorsqu’il bouscule
même lorsqu’il contraint
faire voile à tout vent
c’est accepter la variabilité du monde
la vitesse qui s’accélère et ralentit
la force qui porte ou dévie
sans attendre un moment parfait
pour avancer
il y a dans ce mouvement
une liberté fragile
celle de ne pas se figer
celle de choisir d’exister
dans l’accord avec ce qui arrive
et non dans la résistance vaine
à ce qui est plus fort que soi
ainsi le vent devient enseignement
et la navigation
devient une forme de présence
où l’esprit et le corps
s’ajustent ensemble
à la danse de l’imprévisible

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