la voix du silence
non pas un vide
ni un arrêt du monde
mais un espace où le réel se fait entendre
sans intermédiaire
sans bruit ajouté
elle n’ordonne pas
elle ne juge pas
elle indique seulement
ce qui est
ce qui traverse l’instant
ce qui se déplace à la limite de la perception
écouter la voix du silence
c’est percevoir les frôlements
les infimes variations
les respirations du monde
que l’agitation quotidienne recouvre
elle parle dans les intervalles
dans la lumière qui filtre à travers les branches
dans la poussière qui flotte au ras du sol
dans le souffle de l’air sur la peau
dans le temps qui s’étire sans insistance
la voix du silence
ne se fait jamais entendre pleinement
elle est trace nuance suggestion
elle demande seulement de ralentir
de laisser l’attention se déposer
de se tenir disponible à ce qui n’a pas de forme fixe
en l’écoutant
on découvre que le monde
ne s’impose pas seulement par ses éclats
mais qu’il se révèle aussi dans ses résonances discrètes
dans la clarté douce de ce qui se tient en retrait
et qui pourtant par cette discrétion même
accomplit sa présence

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