Dans les vallées afghanes, dans les camps de réfugiés du Pakistan, les femmes pashtounes improvisent des chants d'une extrême intensité, d'une foudroyante violence. D'où le nom de landay qui les désigne et qui signifie : " le bref ". Cette forme poétique limitée à deux vers compose en fait un instantané d'émotion, à peine plus qu'un cri, une fureur, un coup de dague entre les épaules. Car ce poème très scandé dit l'amour, l'honneur ou la mort et toujours, à travers ces trois thèmes, toujours la révolte. Jamais sans doute si courte vocalise n'a autant révélé sur l'inhumaine condition de la femme en Islam, sur l'oppression qui la réduit à l'état d'objet domestique et l'asservit au code infantile des hommes. Privée de toute liberté, brimée dans ses désirs et son corps, la femme pasthtoune n'a d'autre échappée possible que le suicide ou le chant...
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Ouvre une brèche dans le mur, embrasse-moi
sur la bouche,
le " petit affreux " est maçon et saura le
réparer.
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Déjà minuit, tu n'es toujours pas là.
Mes couvertures sont en feu et me brûlent tout
entière.
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Say Bahodine Majrouh
traduit du pashtou
adapté et présenté par André Velter et l'auteur
connaissance de l'orient, Gallimard
1 commentaire:
Clarté de l'alternative ! On en ferait volontiers sa devise.
Dans pashtoune ou entendrait presque : la page tourne...
(Il y a une étrange coquille dans le pashtoune final - ce T en trop serait-il inconsciemment nostalgique (pour peu qu'on le lise en anglais ?))
bien cordialement
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