choses rêvées et choses vues
s’échangent
traversent
le même brouillard
le réel est superbe
toujours
mais
tout le monde
s’ennuie et saute des pages
tout ce qui arrive est contraint
par le cadre qui distingue l’intérieur de l’extérieur
le corps
joue son rôle de corps
c’est à peine s’il se sent tomber
les pierres
voient venir le feu depuis toujours
tout le passé est innocent
mais
les choses mortes
rendent d’avance nos vies inhabitables
l’aboiement
se détache du chien et se met à courir dans l’air
croisant
le ronronnement du moteur resté
loin derrière
endormi
le bûcheron répète son geste
mon élan continue sans moi un instant
comme la vie
sur sa lancée
un fleuve
divise toute chose
aucun pont n’y peut rien
mais
en se hâtant beaucoup
on peut se baigner deux fois dans la même frontière
ou la traverser
déçu de trouver sur l’autre rive
le reflet de celle-ci
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