combien
j’aurai épié
le flamboiement de la vie
ses tressaillements rouges et noirs les bruits qui parcourent la terre en cascades soupirs de jade rires en fleurs roulements de cris et de rocs
j’aurai palpité
à tous vents tout ciel
devant une motte de terre
comme devant les gouttes de la pluie
dès le jour levé la lumière à travers les rideaux montait ses couleurs d’angoisse elles se répandaient noires-rouges sur le mur le plafond dans les coins encore sombres
mais derrière les paupières baissées que je pressais de mes poings fermés des étincelles éclataient et une fièvre une crispation me dressaient
c’est en gerbes alors que la lumière s’enlaçait aux longues tresses d’oiseaux et de fleurs de ma chambre et que mon cœur à l’affût tremblait de désir
j’aurai aimé
jusqu’aux grouillement
des vertiges aux douleurs perçantes
et qui sait
dans la vieille maison
tout au bout de ses interminables
couloirs de peur jusqu’au regard de ma mort
Gina Labin-Bénichou
Le Soliloque ou la mémoire
José Corti
1973
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