NONNOS DE PANOPOLIS
c'est là que vomissant
les brûlantes exhalaisons de la foudre embrasée Typhée avait incendié la contrée d'alentour
sous la vapeur tourbillonnante de ses feux les sommets des pics escarpés desséchés par des étincelles dévorantes tombaient en cendre
alors quittant le temple embaumé de Jupiter lydien un prêtre se présente sans armes pour combattre par sa parole dominatrice et soumettre à l'obéissance le fils de la Terre
parole pénétrante qui remplace le fer aigu
sa lance est sa bouche intrépide
son épée est sa langue
son bouclier est sa voix
de son gosier inspiré il fait sortir ces mots
arrête misérable
aussitôt le géant incandescent enchaîné par la magique puissance de l'invincible parole s'arrête tremble devant cet homme armé de la lance de l'intelligence
et mieux que le fer ces mots vengeurs deviennent des entraves
jamais le terrible Typhée aux deux cents bras n'avait frémi devant les flèches du tonnerre autant que devant le puissant magicien dont la bouche lance un trait éloquent
atteint de ces mots acérés il gémit sous le tranchant de la voix
et déjà cicatrisé de la foudre déjà percé d'une pique de feu il a rencontré le feu de la pensée plus brûlant encore
il est frappé d'un coup qui ne laisse après lui ni sang ni trace et il succombe
mais toutes ces choses
le temps les a accomplies chez les hommes primitifs
les Dionysiaques
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