" Alors l'âme tout entière s'étend dans la lumière infinie : elle est si lumineuse, si amoureusement, si étroitement accouplée ou liée à la divinité au-delà de l'essence, à l'unitaire Trinité au-delà de la félicité, qu'elle ne ressent rien d'autre et ne perçoit plus sa propre action, mais fond d'elle-même et coule à sa propre source, ravie dans les richesses de la gloire, brûlant dans le feu de l'amour incréé, de l'amour démesuré, plongée, engloutie dans l'abîme de la divinité, si bien qu'elle semble, en quelque sorte, se dépouiller de son être créé et revêtir de nouveau l'être incréé, le premier modèle essentiel, non que sa substantialité se transforme ou se défasse de son être propre - mais parce que son mode d'être, sa vie particulière et ses qualités sont déifiés, c'est-à-dire s'égalant surnaturellement, par la grâce, à Dieu et à sa félicité au-delà de la félicité. "
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Vous venez d'entendre un certain Denys le Chartreux, 1402-1471, originaire de Liège et auteur d'une oeuvre monumentale. On voit, par la répétition du beau mot de félicité, qu'il ne s'est pas ennuyé.
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source, Philippe Sollers
Une Vie Divine
Folio
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Odalisque, Picasso, mine de plomb, musée Picasso
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