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Qu'y a-t-il au départ ?
Une tension musculaire. En appui sur le pilier d'une jambe, le corps se tient entre terre et ciel. L'autre jambe ? Un pendule dont le mouvement part de l'arrière : le talon se pose sur le sol, le poids du corps bascule vers l'avant du pied, le gros orteil se soulève, et à nouveau le subtil équilibre du mouvement s'inverse, les jambes échangent leur position.
Qu'y a-t-il au départ ?
Une tension musculaire. En appui sur le pilier d'une jambe, le corps se tient entre terre et ciel. L'autre jambe ? Un pendule dont le mouvement part de l'arrière : le talon se pose sur le sol, le poids du corps bascule vers l'avant du pied, le gros orteil se soulève, et à nouveau le subtil équilibre du mouvement s'inverse, les jambes échangent leur position.
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Au départ il y a un pas, puis un autre et encore un autre, qui tels des battements sur la peau d'un tambour s'additionnent pour composer un rythme, le rythme de la marche. Rien de plus évident, rien de plus obscur aussi que ce déplacement qui s'égare si facilement dans la religion, la philosophie, le paysage, l'aménagement du territoire, l'anatomie, l'allégorie, le désespoir.
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L'histoire de la marche est une histoire secrète encore à écrire, qui se livre par fragments dans des milliers de passages anecdotiques d'ouvrages ou de chansons, au hasard des rues, dans les aventures de presque tout un chacun. L'histoire corporelle de la marche est celle de l'évolution du bipède humain et de son anatomie...
Rebecca Solnit, l'art de marcher, Babel Actes Sud
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