à toutes les femmes.

1955 - Dinah - Sceaux

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C'est très rationnel, mais aussi, même dans des conditions " populaires " , étrangement mystique, ou plutôt musical. Ces photos sont des partitions. Ronis voulait être musicien, il l'est, avec le cadrage, la lumière, l'ombre, les attitudes, les gestes. Il faut écouter ses photos si on veut les voir.

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Durant cinquante ans, Willy Ronis a saisi toutes les occasions de se livrer au Nu, tissant une oeuvre secrète dont les plus beaux moments n'avaient jamais été réunis. " Dix-huit de ces photos au moins sont des chefs-d'oeuvres ", écrit Philippe Sollers. Willy Ronis trouve spontanément le point moral, la place, l'éclairage, la position du modèle qui lui permettent, face à des corps parfois impudiques, de ne verser dans aucun des pièges de l'exercice : l'éthéré ou le trivial. La photo de nu est l'essence de la photo . Elle concentre toute la difficulté. Ils sont nombreux, les grands photographes, à s'être frottés à l'exercice et nombreux à l'avoir abandonné, découragés par sa sévérité. Ronis s'y est promené comme dans son jardin. Ces photos en témoignent merveilleusement.

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Mouche - Neuilly Saint Front .1946

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Et maintenant, c'est l'hiver, on est dans un château, Mouche a quinze ans, elle est assise devant un grand feu de bois dans une cheminée ancienne : les briques, les chenêts, le tisonnier sont des instruments, elle se chauffe, elle entre dans le feu, Ronis est assis par terre derrière elle, juste où il faut pour faire éclater sa beauté. C'est une jeune sorcière, une magicienne, elle a des pouvoirs cachés. Comme toujours Ronis trouve une courbe inattendue et puissante ( l'arc de la cheminée, la colonne vertébrale éclairée). D'où sort cette beauté ? Du songe d'une nuit d'été de Shakespeare ? Nous sommes en hiver ? En été ? Mais quand ? Où ? Avec qui ? ...

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Willy Ronis / Philippe Sollers

NUES

éditions. terrebleue

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L'oeil de Willy Ronis se referme ICI