lundi, octobre 31, 2022








Joan Mitchell

La Lande 

1977 

46.355 x 38.418 cm































Joan Mitchell

Je n’ai pas d’affinités particulières avec la peinture française. 

Bien sûr j’aime Chardin, Matisse, Van Gogh surtout mais, pour moi, Van Gogh n’est pas français. 

J’adore Van Gogh, j’ai même honte d’utiliser les tournesols.

Quand j’avais 5/6 ans Van Gogh était déjà mon peintre préféré. 

J’allais beaucoup au musée. 

Depuis toujours j’ai fait des paysages à l’aquarelle, je dessinais les animaux du zoo... 

J’étais déchirée car je faisais aussi de la poésie et vers 11 ans, j’ai dû choisir... 

Ma mère était un poète et mon père, médecin, dessinait un peu comme Lautrec. 

J’ai d’abord fait mes études universitaires (littérature) et j’ai quitté pour l’Art lnstitute de Chicago : dans la collection tout était là, Cézanne, Mondrian, Kandinsky ...

C’était superbe. 

Je suis allée au Mexique, j’ai connu Orozco... 

Je suis partie à New York pour étudier avec Hoffmann ... mais j’ai fui parce que j’ai eu peur, je ne comprenais rien à ses interventions sur les œuvres des élèves... 

Après, j’ai vu tous les musées possible en Europe : les Offices, le Prado, le Louvre... 

De retour à New York, j’ai rencontré Kline, de Kooning et tout ce milieu formidable, très pauvre, très petit, complexe et chaleureux. 

J’ai exposé pour la première fois à New York en 1951 et bien sûr dans le Ninth Street Show... et puis je suis revenue en France...









Joan Mitchell  dans son jardin de Vétheuil  par David Turnley



A Vétheuil 

je suis à la campagne, en dehors de tout... 

mais j’adore cet endroit à cause de la lumière ; 

j’y suis très libre et puis j’ai mes chiens. 

C’est à cause d’eux que je suis venue ici tout à fait par hasard quand on a démoli mon atelier à Paris...

A Paris évidemment je voyais beaucoup plus de monde. 

Je ne suis pas du tout intégrée à la scène française. 

Je ne fais pas partie d’un groupe... 

Ma relation avec le monde de l’art est lointaine, elle passe surtout à travers les individus. 

Comme j’adore la peinture, je vais dans les galeries, les musées, chez les artistes, mais le « art world » ne m’a jamais concernée vraiment. 

Je connais beaucoup mieux New York qu’ici... 

A New York dans les années 50 j’avais beaucoup d’amis, j’aimais beaucoup cela, il y avait une grande vitalité dans l’air, dans la peinture, et dans les individus, j’adorais cela... )’accepte l’assimilation à l’Expressionnisme abstrait ... je m’y reconnais : je pense surtout à de Kooning, Kline mais j’en refuse l’aspect trop narcissique.

Je suis très influencée par ce que je vois dehors, la lumière, les champs... 

Dans tous mes tableaux il y a les arbres, l’eau, les herbes, les fleurs, les tournesols, etc... mais pas directement : l’eau par exemple c’est la Seine, c’est le lac Michigan aussi... c’est plutôt le sentiment que j’ai pour ces choses. 

Quand je commence, parfois, je veux faire une couleur, ou une forme... ou plutôt quelque chose comme le sentiment d’un tournesol qui meurt par exemple. 

Il faut sentir quelque chose, on ne peut expliquer : cela se voit ou ne se voit pas. 

C’est cela mon « sentiment » du paysage : en anglais c’est « feeling », en français sentiment a à voir avec sentimental. Pour moi c’est plutôt ressentir, éprouver... 

Donc ma peinture est abstraite mais c’est aussi un paysage sans être une illustration ; ce n’est pas une B. D.

Au fond le tableau doit tenir dans un rectangle avec l’espoir qu’il y ait du « sentiment » dedans. 

Quand ça marche, ça veut dire que ça marche avec la lumière, les couleurs, le Push and Pull de Hoffmann, la ligne... et tout le reste, avec tous les moyens de la peinture mais il faut avoir le « feeling ». 

Je suis assez proustienne dans le sens que je mets tout dans ma valise... la mémoire, le « feeling » du paysage, parce que, quand je voyage, je ne perds rien... 

J’aime ne rien perdre. 

Ainsi le lac Michigan, il est là, et pourtant je ne suis pas allée à Chicago depuis 1967.









Joan Mitchell

Tilleul

1978



J’emploie toujours de la peinture à l’huile et des couleurs broyées à la main. 

Je déteste les couleurs acryliques... et puis j’aime l’odeur de l’huile. 

Il y a une différence de lumière, de vie, de transparence. 

Après mon exposition au Whitney, un marchand de couleurs m’a dit qu’il avait vendu beaucoup plus d’huile que d’habitude et que les jeunes peintres s’étaient mis à repeindre à l’huile. 

La permanence de certaines couleurs : bleu, jaune, orange, remonte à mon enfance : j’ai vécu à Chicago et pour moi bleu, c’est le lac. 

Le jaune, vient d’ici ; j’ai utilisé très peu de jaune à New York et à Paris. 

C’est le colza, les tournesols... on voit beaucoup de jaune à la campagne. 

Le mauve aussi... le matin en est plein :

le matin, surtout très tôt, c’est violet ; Monet a déjà montré cela... 

Moi quand je sors le matin c’est violet... je ne copie pas Monet. 

De même à l’aube et au crépuscule il y a parfois, suivant l’atmosphère, un bleu outremer superbe... pendant une ou deux minutes.

Les formats que j’utilise, cela dépend de ce qu’on me livre... c’est comme les couleurs, cela dépend de mes réserves. 

Je suis plus à l’aise dans les grands tableaux, j’adore, je les vois mieux ; quelquefois je commence et ça devient un diptyque ou l’inverse. 

Mais pour moi, en fait, grand ou petit format, il n’y a pas de différence vraiment : mes pinceaux sont les mêmes. 

Si je travaille souvent en diptyque, triptyque etc... c’est d’abord pour des questions de transport et de manipulation dans mon atelier qui n’est pas grand. 

En plus, je n’arrive plus à travailler sur des formats horizontaux depuis 1956. 

Et puis la rupture entre les différents fragments crée un rythme d’espace différent et une dynamique, une vibration.

Je ne fais pas de dessin préalable ; 

quelquefois je dessine avec la térébenthine et très peu de couleur.

Les titres, je les donne après ou pendant. Beaucoup de mes titres parlent de territoire. 

La notion de « territoire » c’est marquer, délimiter son espace, comme les chiens par exemple. 

Je suis assez isolée et enfermée ; 

je ne peuple pas mes paysages avec des gens ; 

le « territoire » c’est mon espace ou l’espace de mes chiens.

Je peins très souvent la nuit mais je vois le paysage tout le temps... et puis je travaille le jour aussi... la lumière du jour est très importante pour moi ; 

le jour je vérifie les couleurs qui changent beaucoup la lumière électrique. 

Je suis une visuelle mais dans ma tête.










Portrait de Joan Mitchell  par Timothy Greenfield-Sanders 1981



La peinture c’est l’inverse de la mort, elle permet de survivre, elle permet aussi de vivre. 

Pour moi « Chez ma sœur » par exemple est profondément triste... c’est la tristesse en plein soleil comme il y a de la joie dans la pluie ; 

pour moi, jaune ce n’est pas forcément joyeux ...

Souvent je mets de la musique pendant que je travaille — parfois j’aime le silence — la musique m’inspire. 

Ça me sort de moi-même. 

J’adore la musique. 

Quand je suis arrivée en France en 1948 Le Havre était très triste avec tous ces bateaux échoués, et j’ai voulu toucher la terre parce que c’était toucher le continent où Mozart avait créé...



Propos recueillis par Suzanne Pagé et Béatrice Parent mai 1982






















 





samedi, octobre 29, 2022

elle pense 

que chacun en ce monde 

devrait apprendre

avant tout

à aimer la vie


Aimer la vie 

plutôt que chercher à la comprendre 

?


c’est cela 

aimer la vie 

sans souci de la logique



























c’est ainsi 

seulement 

qu’on finit par en découvrir 

le sens

























Peipei 26 ans 

coupe carrée et lunettes à bordure noire est au  

chômage volontaire  

depuis deux ans 


diplôme de chimie d’

une grande université en poche 

elle occupe brièvement 

deux emplois à Shenzhen dont 

elle démissionne rapidement 






















j’ai découvert que le boulot était insupportable le salaire à peine suffisant pour payer mon loyer et mes dépenses de base

j’avais très peu de vacances et je passais beaucoup de temps dans les trajets et les heures supplémentaires

je ne dormais pas assez et j’étais de plus en plus malheureuse

peu à peu j’ai compris que, malgré tous mes efforts, je ne deviendrais jamais quelqu’un qui compte

déjà à la fac je ne faisais pas le poids face aux bons étudiants et j’avais renoncé aux récompenses et aux médailles… 

Alors pourquoi me crever à la tâche ? 






















j’ai du mal à te dire

des mots


il faudrait 

un corps


il

tombe

de niveau

en niveau


ne pas se fier à ce jour

les sillons du jour presque beau




















il ne fallait pas se fier aux sillons


d’

un jour si beau

des silhouettes des images 

le contour se déplace


sans que rien ne bouge 



*




fumer plus de deux cigarettes 

émousserait le plaisir offert par ces deux-là 

ma sensibilité en perdrait


de quoi dépend l'ivresse ? 

de la substance ? 

de la dose ? 

ou de la sensibilité du sujet ? 


je te pose la question mais pour moi c'est 

une évidence 

plus vive est la sensibilité

plus vive est l'ivresse

plus faible peut-être la dose 


l'ivresse

on le sait

peut être produite 

par des substances tout à fait neutre


on peut être ivre 

en buvant 

de l'eau























que vois-tu 

regardant le mur d'

un regard vide

A l'heure tardive du crépuscule 

?
























une mouette sur la nappe bleue de l'eau 

?

les jardins de Florence 

?


ou bien

ce grand parc de Tsarskoe Selo

où l'inquiétude a croisé ton chemin 

?


ou encore 

à tes genoux celui-là

qui pour la mort blanche a quitté tes liens 

?


non

je ne vois qu'un mur et sur ce mur

les reflets d'un ciel 

qui s'éteint




Anna Akhmatova

un jour

je serai poète

répète-t-elle


en d'autres mots dans la bouche d'une Russe née en 1889 à la fin d'un siècle encore attaché-mais pas pour longtemps à parquer les femmes dans l'enclos des contraintes je serai libre

en attendant

préparons-nous 

la liberté n'est pas 

une libellule qu'on attrape par les ailes sur la pointe d'

un roseau 

un fauve plutôt tapi dans l'ombre des pulsions 

la liberté s'arrache et se mérite 





















Je voudrais vivre dans un tonneau comme le philosophe grec Diogène de Sinope pour profiter pleinement du soleil  ou habiter dans une caverne comme Heraclite pour réfléchir sur le logos

Alors que sur cette terre il n’y a pas de courant de pensée qui rende hommage à l’homme j’en ai donc créé un : tang ping est ma philosophie dans lequel l’homme est la seule mesure de toute chose 

a écrit le 17 avril un certain Voyageur Bienveillant sur un forum de discussion hébergé par Baidu

le message devenu viral sur le web chinois a trouvé un écho retentissant auprès de la jeunesse dans l’Empire du milieu

Tang ping 躺平  rester allongé  composé de tang 躺  s’allonger  et ping 平  plat  désigne un mode de vie aussi simple que libre loin des pressions imposées par la famille et la société




















Luo Huazhong le vrai nom de Voyageur Bienveillant est un trentenaire vivant dans le Zhejiang Cet ancien élève décrocheur travaillait dans des usines avec des horaires de travail de 12 heures par jour avant de vivre de petits boulots

Il mène une vie jugée idéale par beaucoup de ses contemporains : lire des livres de philosophie, s’informer faire du sport et réfléchir librement. 

Toute notre vie on doit se soucier d’avoir une maison et un travail qui puissent correspondre à un certain modèle familial traditionnel. 

J’ai horreur de ça  

déclare-t-il en répondant à un internaute























vendredi, octobre 28, 2022





Tang ping 

la jeunesse chinoise 

s’allonge 

pour vivre autrement


le  tang ping  traduction  

rester allongé 



génération  tangping 

quand les jeunes Chinois refusent la course à la réussite


face à un horizon bouché et au durcissement politique du régime de Pékin la jeunesse notamment celle des classes moyennes se rebelle de plus en plus contre le système… et rejette le consumérisme


















est-ce 

une revendication  marxiste  du  droit à la paresse 

cher au gendre de Marx 

Paul Lafargue 


une attitude 

inspirée par le  I prefer not to  du Bartleby 

de Melville 


la version chinoise du 

Ne travaillez jamais  de Guy Debord 

dont La Société du Spectacle a été traduite en chinois en 2008 



une traduction 

improbable du 

ne vous inquiétez donc pas du lendemain 

à chaque jour suffit sa peine  

de saint Mathieu 



une version contemporaine 

du phénomène hippy qui envahit les pays occidentaux 

au moment du capitalisme 

consumériste triomphant


 ? 



une traduction 

tout à fait inattendue du  

lire et écrire allon­gé de Yannick Haenel 


un symptôme dépressif 

qui pour le coup 

ne toucherait pas que la jeunesse chinoise 


on se perd en hypothèses

alors quoi 

?

 

eh bien peut-être est-ce une réminiscence inconsciente  mais bien chinoise  des enseignements de Tchouang Tseu qui sans nécessairement être couché conseillait de  ne pas s’oublier soi-même  dans une société qui nie l’individu au nom du collectif et où chacun est plus ou moins le prédateur de l’autre et comme tel voué à être victime soi-même d’un autre prédateur 


Un jour que Tchouang Tseu se promenait dans le parc de Tiao-ling il vit arriver du Sud une pie étrange dont les ailes avaient sept pieds d’envergure et les yeux un pouce de diamètre  elle heurta sa tempe en passant près de lui et alla se poser dans un bosquet de châtaigniers 

Quel est cet oiseau bizarre se demanda-t-il qui a d’immenses ailes mais vole mal qui a de grands yeux mais ne voit pas où il va ? 

Il hâta le pas en relevant sa robe braqua son arbalète dans sa direction et visa

Il aperçut alors une cigale qui venait de trouver un coin d’ombre et s’y reposait oublieuse d’elle-même

Derrière elle une mante religieuse se tenait cachée  elle s’apprêtait à fondre sur la cigale et ne voyant que sa proie s’oubliait elle-même

La curieuse pie se tenait derrière la mante religieuse et ne songeant qu’à tirer profit de l’occasion s’oubliait aussi


Tchouang Tseu fut effrayé par ce spectacle et se dit 

Les êtres sont donc enchaînés les uns aux autres  chacun attire sur lui les appétits de l’autre !  

A cette idée il jeta son arbalète et s’enfuit en courant 

Mais ce fut alors le gardien du parc qui l’ayant aperçu se mit à le poursuivre en le couvrant d’injures 

Après son retour à la maison Tchouang Tseu en resta troublé pendant trois jours

Pourquoi êtes-vous si sombre depuis quelque temps ? 

lui demanda plus tard Lin Tsu le disciple qui lui tenait compagnie

Tchouang Tseu lui répondit 


j’étais obnubilé par les choses

je m’oubliais moi-même 

J’avais le regard plongé dans de l’eau trouble et 

je croyais que c’était de l’eau claire ! 

Où que tu ailles disait mon maître respecte les règles

Lors de ma promenade à Tiao-ling je me suis oublié moi-même

L’étrange pie m’a heurté la tempe

est entrée dans le bosquet de châtaigniers et s’est oubliée elle-même. 

Et le gardien du bois de châtaigniers m’a pris pour un braconnier ! 

Voilà pourquoi je suis malheureux ! 



Ne plus être malheureux

le jeune Chinois  ou la jeune Chinoise !  qui préfère  rester allongé(e)  s’il ou elle refuse à juste titre de travailler comme une fourmi s’il ou elle est comme cette  cigale qui venait de trouver un coin d’ombre et s’y reposait  qu’il ou elle prenne garde de ne pas être  oublieuse d’elle-même  !


suite























57


toute maîtrise obtenue par la contrainte

toute difficulté résolue par 

une fuite 

ou à travers 

une compensation 

sera à retravailler et à ré-aborder afin 

d'être réellement 

dépassée

















58


avant toute décision 

il est important 

de tenir compte du cadre et du contexte 

où nous allons intervenir


59


ce sont 

les petits ruisseaux qui font les grandes rivières 

Ce sont 

les petits gestes et les habitudes du quotidien 

où nous pouvons le plus simplement 

introduire 

un changement 

fiable sur le long terme



le premier but de la méditation 

est 

de devenir conscient 

de notre vie intérieure 

et 

de nous la rendre familière


le but ultime est d’atteindre 

la source de la vie et de la conscience




tout 

vous viendra en chemin

faites d’abord 

le premier 

pas



le monastère extérieur 

s’élève 

par addition de pierres


le monastère intérieur

lui résulte d’

un incessant déblaiement


le sensible 

procède d’

un travail similaire
















jeudi, octobre 27, 2022


face à l’aveuglement et au vide 

s’efforcer de redonner forme à ce qui n’est plus

et parvenir à nommer 

l’absence 

























pour parvenir à mener ce travail 

elle prend soin 

d’éparpiller les mots sur la page

en préférant des phrases très courtes

souvent réduites à deux trois mots

pour aller à l’essentiel

dans 

un style épuré 

associé à 

une réflexion pertinente



elle choisit

ce qu'il y a 

en elle d'essentiel

d'infini et de non monnayable 


elle choisit 

de cultiver l'esprit de finesse

les émotions délicates

les sensations patiemment tamisées

sachant que si la faim du corps

tout impérieuse soit-elle

a ses impasses

celle de l'esprit 

elle

s'accorde à l'illimité 

tout comme 

les nourritures dont il se rassasie 


l'offrande ultime d'

une rose de novembre


l'âcreté sensuelle d'

un feu de cheminée


le nuancier d'

un ciel normand


l'ivresse 

du baiser qu'on n'attendait plus




elle choisit 

l'ordre sensible 

contre 

la tyrannie sclérosante 

des ambitions



















Giacometti

lorsqu’il prépara le décor de

En attendant Godot 

la pièce de son ami Samuel Beckett 

proposa 

une figure proche de ses sculptures

un  arbre maigre solitaire 


toute son œuvre

ne renvoie l’artiste 

qu’à sa propre solitude et à son effort 

pour la rompre 



ne croyez pas que le Destin 

soit plus que la densité 

de l’Enfance...


ce que 

j'ai aimé 

que 

je l'aie gardé ou non

je l'aimerai 

toujours




















méthode d’investigation


dès qu’on a pensé quelque chose 

chercher en quel sens 

l’inverse est vrai


*




















être libre

c'est 

s'affranchir 

des biens tarifés des plaisirs négociables


c'est

réduire 
sa consommation

réduire 
ses besoins

aiguiser 
ses émotions


s'affranchir

c'est 

courir
la chance d'atteindre la joie





























une litanie 

une énumération obstinée

une invraisemblable accumulation de livres 

un poèmes inachevé

un tableaux brûlé

une partitions inconnue

un film jamais monté

une paroles coupée

une idée de la littérature et de la musique 

un amoncellement 

un catalogue du vide 

de l’évanoui du disparu du ravi 




















une curieuse impression 

entre dérision et excitation


un mouvement 

une forme de perfection

une forme idéale

un statut d’existence particulier

une présence 

une œuvre fantôme

une œuvre lacunaire 

une œuvre de la non-représentation
























le bonheur 

n’est peut-être qu’

une épreuve qui a bien tourné

ou 

une bienheureuse disposition du cerveau


qu’en sait-on au juste 

sinon que tout instant recèle

une chance de bonheur

et qu’il ne tient qu’à nous de la saisir 


?



















*


écrire  

persévérer dans 

une obstination déraisonnable

s'enraciner 

dans d'immobiles errances. 

l'évidence même pour 

Ezra Pound 



immobile étais-je

arbre parmi les arbres


sachant 

la vérité des choses jusqu'alors 

ignorées


le matin

j'entends les oiseaux ;

le soir le silence


j'entends aussi des fantômes

J'écris sous leur dictée


écrire

pour moi

c'est vivre en paix parmi 

les ombres


*



travailler à un livre  


courir la chance d’en voir d’autres jaillir à point nommé ceux-là mêmes qu’on avait cherchés dans les bibliothèques sur les quais ou dans nos rêves des livres qui éclairent et fécondent les nôtres


le réel 

serait-il sensible à nos 

fictions 

?



















mardi, octobre 25, 2022







Ceux qui vont par les étranges terres / les étranges aventures quérant

parle des " présents absents”, réfugiés, Palestiniens, proscrits jetés au bagne ou dans les camps, ou ceux qui deviennent chair à canon, femmes violées, des esclaves ou des sdf...tous ceux, à travers l’histoire  que l’on oublie, ne voit pas, n’entend pas, que l’on tue, massacre. 






























De courts paragraphes saisissants, pour restituer les gestes du bourreau, le regard de celui “qui va par les étranges terres”. 

Le titre, emprunté à Chrétien de Troyes qui nommait ainsi les chevaliers qui s’engageaient dans la quête du Graal, fait de tous ces “laisser pour compte” les chevaliers d’une épopée moderne, leur redonnant noblesse et grandeur.


Ceux qui vont par les étranges terres / les étranges aventures quérant 

dès le titre, ce texte opère un basculement passionnant, car il donne aux réfugiés et à ceux maltraités par l’histoire le statut de Chevalier de la Table ronde, retour aussi sur les prémisses de la littérature française. 

Succession de paragraphes courts dans lesquels noms, adjectifs sont jetés et se juxtaposent, les verbes sont souvent absent  ou alors se succédent dans un flux qui rend l’urgence, l’essoufflement. 

Le mouvement devient langue dans un flux langagier et un flux d’affects, un flux du monde, le temps s’accélère, se brouille, se mélange. 


























La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. 

Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. 

































Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au coeur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. 

Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique. 

Christophe Blain se place dans le rôle du candide, à la façon de son livre "En cuisine avec Alain Passard" et de "Quai d’Orsay" signé avec l’expertise d’un coauteur : 

un pavé de 120 pages indispensable pour mieux comprendre notre monde, tout simplement !



















 


LANGUE 
















lundi, octobre 24, 2022


sa langue est 

poétique et musicale

sa langue est 

imagée et musicale

sa langue est 

souple 

étincelante et merveilleuse 

sa langue aime 

jouer de la musique



















elle vibre et fait vibrer 

chacun de ses mots 
qui rayonnent de leurs contours et 
qui viennent s’enchevêtrer si précisément 
qu’il ne reste aucune tache 
à son brillant 
poli 


elle fait 

le bruit 

de tous les sons 

des instruments de musique


elle fait 

le bruit 

de tous les sons 

des animaux et des phénomènes naturels 


sa langue 

est musicale sa langue est

poétique



pas besoin 

de raisonner pour ne pas espérer

va donc pour la monotonie c'est plus stimulant


on s'est toujours raconté n'importe quoi.... 

ne cherchant plus

cherchant encore

ne trouvant rien

trouvant enfin

ne trouvant plus...... 

sans savoir quoi

sans savoir où

où est la nature 

où est l'entendement...... 


où sont les autres 

qui est ce qui parle

ce n'est pas moi qui parle... 

que je sois cela

que je crie

que je bouge

que je sorte d'ici 

que je naisse

que je meure

que j'écoute..... 

les mots sont partout

dans moi

hors de moi.... 

je suis fait de mots.... 

où que j'aille je me retrouve

m'abandonne

vais vers moi

viens de moi.... 

peur du bruit

peur des bruits 

bruits des bêtes 

bruits des hommes

bruits du jour et de la nuit...






au lieu 

de chercher 

ce que vous n'avez pas


trouvez 

ce que vous n'avez 

jamais perdu




un moment donné mon sentiment d’être 

n’était pas présent 

j’en suis venu à connaître 

l’apparition du sentiment 

d’être


je suis son témoin


la transition 

de l’état de non-être à l’état présent de connaître 

est en elle-même 

un miracle


comment cette transition a eu lieu

c’est tout ce que 

j’ai vu


cette transition 

s’applique à chaque être vivant


mais 

rare est 

celui doté d’

une forme humaine

qui 

connaît 

le secret de comment 

cela arrive

















la 
séparation 
est

une apparence


comme 

le rêve n'est pas distinct du rêveur

la connaissance n'est pas distincte de l'être


le rêve est le rêveur

la connaissance est le connaissant


la distinction n'est que verbale




la non-distinction parle dans le silence

les mots sont porteurs de distinctions

le non-manifesté n'a pas de nom

tous les noms se réfèrent au manifesté 


il est inutile 
de se battre avec les mots 
pour exprimer ce qui transcende les mots

la conscience est esprit

la connaissance est matière

l'esprit imparfait est matière

la matière parfaite est esprit


au 
début 
comme à la fin tout 
est

UN

toutes les divisions sont 

dans le mental

il n'y en a pas dans la réalité


le mouvement et le repos sont des états du mental

ils ne peuvent pas être sans leurs contraires

en 
soi-même 

rien ne bouge 

rien ne repose


c'est

une grave erreur 

que d'attribuer  aux élaborations du mental 

une existence absolue

aucune chose n'existe par elle-même



















le soir

je me promène pendant des heures

dans 

l'espoir de me 

faire



un sommeil d'épuisé

et avec

d'autant plus de satisfaction

que le mouvement à lui seul constitue

une espèce d'anesthésie





















la 
douce lumière 
d'

Un 
Vélasquez 

dans 
ma chambre 
ce matin mais dans l'après-midi 
ce sera

un four
























parmi 

les plus grandes 

des choses qui sont parmi nous

c’est l’être du rien qui tient le premier rang




I would prefer not to

I would prefer not to

I would prefer not to























la parole 

laconique du scribe retentit dans le silence

elle est aussi simple 

qu’

une phrase musicale




la géographie mentale est sans limites 

elle fleurit sans cesse 

au présent ...


Je n'en finis pas 

de me dérober au bavardage universel 

en ouvrant des livres







si 

vous pensez qu'

un paysage 

n'a pas de langue

c'est que vous n'avez pas su l'écouter.




















tire-toi d'affaire comme tu pourras 


m'a dit 

la nature en me poussant 

à la vie






























je dis 

passion fixe

puisque j'ai eu beau 

changer 
bouger me contredire 
avancer reculer progresser 
évoluer déraper régresser grossir 
maigrir vieillir rajeunir m'arrêter repartir 


je n'ai jamais suivi 
en somme que cette fixité passionnée


j'ai envie de dire 

que c'est elle qui 

me vit me meurt se sert de moi 

me façonne 

m'abandonne me reprend 

me roule


je 

l'oublie 

je me souviens d'elle

j'ai confiance 

en elle 


elle 

se fraye 

un chemin à travers moi



je suis moi 

quand elle est moi

 

elle m'enveloppe

me quitte me conseille 

s'abstient s'absente

me rejoint



je suis 

un poisson dans son eau 

un prénom dans son nom multiple




elle 

m'a laissé naître

elle saura 

comment me faire mourir





















OCTOBRE

23.10.2022

=

30

=

3




















ma sensation du rouge 

est aperçue comme manifestation d'

un certain rouge 

senti


celui-ci comme 

apparition 

d'

une surface rouge


celle-ci comme 

épiphanie 

d'

une feuille rouge 




















les grains s'ajoutent aux grains

un à un

et 

un jour

soudain

c'est

un tas

un petit tas

l'impossible tas


*





















un corbeau

fait 

un bruit de corbeau

il vrocalise


*






















préparez-vous au voyage dans l’esprit du pèlerin !

le pèlerin ne sait pas toujours où il va 

mais le chemin

lui

le sait


humanité et humilité 

sont deux mots qui proviennent de la même racine 

l’humus


*




déjà essayé

déjà échoué


peu importe 

essaie encore


échoue encore

échoue mieux



*


les larmes du monde sont immuables 

pour chacun qui se met à pleurer

quelque part 

un autre s'arrête

il en va de même du rire


ne disons pas 

de mal de notre époque

elle n'est pas plus malheureuse que les précédentes


n'en disons pas de bien non plus


n'en parlons pas


vous 

êtes sur terre 

c'est 

sans remède 

!




où irais-je 

si je pouvais aller

que serais-je 

si je pouvais être

que dirais-je

si j'avais 

une voix

qui parle ainsi

se disant moi 

?






il n'y a 

plus qu'à s'écarteler tranquillement

dans les délices 

de se savoir à tout jamais 

personne

















Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

Libellés

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E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDLCDS EDLF Edmond Jabès EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman ESPA Espace Espitallier essais été Etel Adnan Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Films FiniSol Finkielkraut FIVE Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji G.C.L. 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