mardi, octobre 31, 2023



l’unité 

d’un texte ne réside pas 

dans ses origines ou son créateur mais 

dans sa 

destination ou son public 






octobre 2023



























QU’EST-CE QUE LE SYSTÈME DU PLÉONECTIQUE 

Mehdi Belhaj Kacem

Guillaume Basquin

« La vraie philosophie consiste en un déboulonnage de la mécanique universellement reçue de la Raison […] Chaque fois qu’on sort d’une philosophie digne de ce nom, c’est bien la perception, au sens quasiment physique, du monde, qui change, voire sa sensibilité même ». Mehdi Belhaj Kacem


Dès son introduction, qu’il nomme, pas par hasard, « Philosophie hors les murs », Mehdi Belhaj Kacem (MBK ensuite) se place dans une généalogie prestigieuse de philosophes et penseurs-critiques non universitaires : Spinoza, Hölderlin, Kierkegaard, Nietzsche, Walter Benjamin, Günther Anders, Georges Bataille, Schürmann, Maurice Blanchot, et enfin, last but not least (il considère qu’il est le penseur politique le plus important de la seconde moitié du XXe siècle — et nous approuvons), Guy Debord. 

Car telle est la généalogie d’une morale belhajkacémienne : être un penseur extra-scolastique, c’est-à-dire faire partie d’un cercle qui se dénombre sur les doigts de deux mains depuis Kant. Nécessaire « réaction » à la « stérilisation sans précédent à quoi a abouti la monopolisation du concept par l’Université ».

Ce qui impressionne, avec la théorie de Belhaj Kacem qui donne son titre au livre, c’est qu’elle s’applique quasiment à tous les domaines de la vie sociale de l’homme, du péché originel à l’art, en passant par la chasse, le jeu et l’agriculture. 

Dès le péché originel, c’est le fruit défendu de l’Arbre de la Connaissance, c’est-à-dire la volonté de savoir (coucou Michel Foucault), qui tente l’homme (et la femme). 

Pour caractériser cet « avoir plus » continuel, MBK utilise très souvent un mot rare, « exponentiation », qui concerne la totalité des activités humaines depuis 30 ou 40 000 ans, y compris la sexualité humaine trop humaine : une volonté d’appropriation et de transgression toujours exponentielle. 

Jacques Henric, lui voyait les choses comme ça : « Qu’est-ce qui fait ouvrir les livres ? » Un certain savoir (ça-voir) sur le sexe, bien sûr !… Prenons l’entrée « Katharsis » de son livre ; on y lit : « Tout dépassement (supra) est la katharsis de quelque chose, son évacuation, sa « purgation » a-t-on traduit pendant bien longtemps. » Ainsi, et par exemple, quand Sade se dépasse dans la démesure sexuelle dans ses romans (n’oublions jamais qu’il est enfermé, sans partenaire sexuel, pendant de très nombreuses années), c’est pour évacuer un trop d’énergie dite sexuelle, très certainement. 

Nous lecteurs, témoins de tant d’atrocités, sommes purgés de ce Mal absolu, et a priori ne le commettrons pas dans le réel, « améliorés » comme êtres humains par le phénomène artistique bien connu de la katharsis, ou purgation des passions. 

Pour le dire vite et résumer : le spectacle du Mal nous en dispense. 

Pour notre philosophe, toute l’Histoire de l’art est pléonectique, en ce sens que nous avons toujours besoin de plus de violence dans la représentation (exemplairement au cinéma), et de plus en plus sophistiquée, pour y croire encore. 

Puisque toute l’Histoire humaine est intrinsèquement liée à l’« avoir plus », il était inévitable que l’art ne dérogeât pas à cette contrainte interne et comme ontologique à l’humaine condition : le système du pléonectique ?

Humain, trop humain !…

Pour MBK, « la philosophie réelle démontre toujours quelque chose, ou n’est rien ». (D’où que la plupart de ses concurrents actuels tombent dans le néant.) Mais il y a plus : on sait que Gilles Deleuze définissait la philosophie comme « création de concepts » ; raison pour laquelle il renvoyait à leurs « chères études » tous les autoproclamés « Nouveaux Philosophes » des années 80-90. MBK précise cette définition nécessaire mais non suffisante : « Un concept, c’est un outil mental de compréhension du monde qui n’existait pas avant lui, et donc en somme une clarification de ce monde même, qui n’aurait pas lieu sans lui. » 

Précisons, au-dessus de l’épaule de Mehdi : être philosophe, c’est avoir un savoir conceptuel propre, « à soi », comme l’était la nécessité d’avoir « une chambre à soi » pour l’écrivain-femme au temps de Virginia Woolf. 

Voici donc un livre, Système du pléonectique, qui regorge de concepts ; suivons donc leur fil :

Le pléonectique

Nous l’avons déjà vu, ce néologisme inventé par l’auteur signifie « avoir plus » ; et ce concept permet, selon lui, de remonter à la racine de tous nos maux et problèmes : « Que le capitalisme et l’écocide sans cesse accéléré ressortissent d’un seul et unique processus, justement celui que j’appelle “pléonectique”. » 

Ce concept « d’avoir plus » explique presque tout ce qui constitue les conditions de la philosophie : « Sexualité et art, science et mœurs, politique et religion, éthique et psychologie, etc. » Plus le temps avançait, plus l’homme a voulu de sexe hors reproduction, et plus il a voulu de science pour « expliquer » la quasi-totalité du monde. Cette expansion est sans fin, et est concomitante au capitalisme même, que cela plaise ou non. (Notons ici que le soviétisme avec son économie planifiée ne fut pas en reste dans la course à la production, et ne constitua donc pas un modèle crédible pour une sortie du pléonectique.)

Le Mal radical

Le grand thème de MBK, son « beau souci », son sujet d’étude principal, désormais, c’est le Mal, avec un M majuscule, c’est-à-dire la souffrance induite par le seul comportement de certains hommes vis-à-vis de leurs frères : une souffrance hors Nature, en quelque sorte, et non justifiée par ses lois immuables. 

Expliquons-nous : une lionne qui tue une antilope pour se nourrir ne commet pas de mal ; c’est sa nature et l’ordre de la Nature qui commande son acte ; un homme qui tue son prochain, si ! D’où les Commandements de la première religion monothéiste, et en particulier celui-ci : « Tu ne commettras pas de meurtre. » En quelque sorte, être humain ne va pas de soi ; et il faut que l’homme soit éduqué à ces commandements, car « l’horreur n’est pas au fond des choses, mais de l’homme ». Pour MBK, la radicalité c’est l’action de revenir au radical, c’est-à-dire à l’origine – par exemple à celle du Mal – radical ou pas.

Penser, c’est penser dangereusement ; 

dès lors cette activité-là elle aussi devient pléonectique : là où ça pense ; là croît aussi le danger ! L’art moderne en soi est une déclinaison du Mal sous toutes ses formes, de plus en plus étendue : « Une véritable esthétique du Mal. » Pourquoi ? Nous laissons au lecteur le loisir de découvrir les clés de ce mystère tout entier pléonectique (c’est-à-dire que plus le temps avance, et plus les visions horrifiques, montrées ou suggérées, sont terribles et violentes, en particulier depuis les débuts de la modernité, qu’on peut faire remonter à Sade et Goya). 

Quelqu’un comme Walter Benjamin, exemplairement, avec son concept d’aura à l’heure de la reproduction mécanisée des œuvres d’art, a changé le cours de la philosophie de l’Esthétique ; MBK en fait de même, et ça se saura de plus en plus dans l’avenir.

La perception

« La vraie philosophie consiste en un déboulonnage de la mécanique universellement reçue de la Raison […] Chaque fois qu’on sort d’une philosophie digne de ce nom, c’est bien la perception, au sens quasiment physique, du monde, qui change, voire sa sensibilité même ». 

Il n’en va ainsi pas différemment de la philosophie que de l’art : une nouvelle philosophie, dérouillée, sera une philosophie-action, comme il y eut l’action-painting ! 

Voir c’est percevoir (Bergson et Deleuze) ; et la « Raison commande aux perceptions communes », qu’il s’agit de bousculer pour les déboulonner.

Abécédaire

On connaît la fortune critique de l’Abécédaire de Gilles Deleuze ; mais on ne sait pas encore que ce livre titré Système du pléonectique (en passant, je souligne que le fait que je n’aie pas entendu parler de ce livre à sa sortie, pour cause de panique pandémique, est en soi un scandale) en est aussi un : « Ce livre, qui réserve au concept de jeu une place inusitée en philosophie, est au fond lui-même conçu comme une sorte de jeu “interactif” » : on peut aussi bien le lire dans l’ordre que rentrer par n’importe quelle porte. 

On note que tout un système de renvoi à des chapitres infra ou supra permet de parcourir ce volume comme un rhizome : n’importe quel point de n’importe quel chapitre peut être connecté à n’importe quel autre, sans presque de perte. Mais prouvons notre dire par un prélèvement (une preuve !) dans le chapitre « Art » : la « Katharsis (infra.) doit donc se traduire par le mot quasi mathématique d’“épuration”, non de “purgation” : non seulement l’imitation (infra., Mimèsis) des horreurs et l’exhibition représentative etc. » 

Une telle forme appellerait presque une édition électronique du livre, si nous n’étions pas allergique et totalement opposé à une telle chose… En tout cas, ces renvois incessants d’un chapitre l’autre constituent la principale originalité de cet opus magnum du philosophe qui joue le jeu du monde.

Art

Voici bien un système pléonectique par excellence : l’art ; plus le temps avance, et plus sa violence représentée (ou présentée, dans le cas par exemple de l’Actionnisme viennois) doit (et peut) augmenter, dans un vaste phénomène généralisé d’exponentiation. MBK de s’interroger : « Peut-être que l’affect de la Liberté […] par excellence est-il celui-là même d’une possible jouissance du Mal. » Pensée scandaleuse s’il en est… Comment ? Vous n’avez pas encore lu La Littérature et le Mal de Georges Bataille ? Non plus que La Peinture et le Mal de Jacques Henric ? Nous ne pouvons rien pour vous, lecteur… Il vous faut tout reprendre à zéro depuis le début : « Le tragique, c’est la situation qui est représentée par la tragédie », pas la scène de théâtre elle-même ou le livre écrit ou encore le plateau de tournage d’un film… Pasolini n’a commis aucun mal en tournant Salò !… 

Un livre ou un plateau de tournage sont un néant de l’étant, et seul le regard que l’on porte sur ces représentations crée du tragique : « Tel est, rigoureusement, l’art : nous regardons un néant (bloc de papier avec des taches d’encre, un barbouillis de traits et de couleurs, une projection de lumière quelconque : un agencement de matière inerte), qui, en réalité, parvient à nous regarder, nous ; pour le dire de manière désuète, à nous sonder au plus profond de notre âme qui n’est autre que le corps incorporel de l’affect, de l’intensivité pure » : définition oh combien profonde ! Qui, jamais, a dit mieux ?

MBK cite Blanchot, en le soulignant : « L’image est bonheur, mais près d’elle le néant séjourne. Et la toute-puissance de l’image ne peut s’exprimer qu’en lui faisant appel. […] 

L’image capable de nier le néant est aussi le regard du néant sur nous. » On se souvient que le cinéaste Jean-Luc Godard a maintes fois cité ce passage dans ses essais-vidéo. 

L’artiste, partant le philosophe véritable (artiste, lui aussi), devra se présenter (ou représenter dans le cas du cinéaste (voir Godard en idiot dans par exemple King Lear)) en idiot dostoïevskien pour dire la Vérité du monde : « Le philosophe est cet idiot dostoïevskien, cet enfant attardé [qui joue dans l’Aiôn, disait déjà Héraclite], qui fait un petit pas de côté, adopte une infinitésimale distance par rapport à la chose [ce dépassement constant de la violence représentée dans les arts], et s’écrie soudain : “Hé, les amis : ça ne va pas du tout de soi ! Vous ingurgitez, par tous les moyens, de représentations d’horreurs, d’atrocité, des ‘choses dont la vue nous est pénible dans la réalité’, comme dit l’autre, et ce quasi tous les jours, sans jamais vous aviser une seule seconde de l’étrangeté de cette seconde nature”. » Ce qui permet à MBK de se questionner et de nous interroger à la fois : « Qu’est-ce que cette habitude, devenue invétérée, révèle de ce que nous sommes ? » On ne se relèvera pas de sitôt de cette mise en abîme de notre nature profonde, de ce « théâtre de la cruauté » qui semble avancer toujours moins masqué mais toujours plus sophistiqué.

Mais il y a plus : « De l’Acropole aux mégapoles contemporaines, […] de la cithare gratouillée par l’aède aux centaines d’ordinateurs et de baffles géantes mises en œuvre par le génialissime Stockhausen, on peut dire que l’amplification mimétique que permettent les avancées technologiques chaque jour davantage, a été […] une exponentiation des possibilités intensives et émotionnelles dont dispose la katharsis esthétique sous ses formes les plus diverses. » Par rapport à nos Aïeux, « nous ne cessons d’enrichir nos moyens d’amplifier l’intensivité de ces sensations d’effroi, de dégoût, de terreur paradoxalement jouissives (infra., jouissance) » : système pléonectique s’il en est !

Dépassement

Dans le renouvellement par MBK de l’investigation philosophique sur les origines du Mal, voici un concept de première importance, le dépassement (au cœur de l’« avoir plus », n’est-ce pas ?) : « Non pas proposer un énième dépassement (comme les avant-gardes historiques le firent, et qui ne peut mener qu’à la mort in fine [voir le cas des Futuristes italiens, en particulier]), mais déplacer la pensée du déplacement » – de sorte que tout soit changé : « L’événement qui singularise l’animal humain du reste du règne animal vivant et terrestre est l’événement d’appropriation techno-mimétique […] qui se sédimente historiquement en ce que nous connotons sous le terme de “science”. 

Ce régime appropriateur, recouvrant aussi bien ce que les philosophes désignent candidement comme Bien, se solde presque immédiatement par un régime d’expropriation généralisée, qui est ce que recoupe tout ce que nous désignons sous le terme de “politique”, mais aussi bien du Mal. » À une époque pas si lointaine, on disait que tout était politique ; il faudra désormais se résoudre à dire que tout est pléonectique, c’est-à-dire dépassement : dépassement exponentiel de la quantité d’énergie dépensée, dépassement de la dépense sexuelle non reproductrice, etc. MBK y insiste ici, et c’est sa grandeur, « l’art moderne, seul, a pensé le Mal avec une radicalité qui a longtemps laissé les philosophes sur le carreau, à l’exception des lucidités supérieures comme Bataille, Blanchot, Adorno, Schürmann et quelques autres. » En réalité, et « nous » ne voulions pas le voir, « l’art est devenu ce qu’il a toujours été essentiellement : une exposition intraitable, systématique et, dit-on parfois, complaisante, du Mal pur ».

Ce qui effraie, c’est qu’on comprend alors que le système belhajkacémien suffit à expliquer pourquoi on a assisté au cours des siècles à toujours plus de puissance de destruction, de prédation et de torture, et, partant, de Mal ; toujours plus de tekhnè ne pouvant qu’y conduire – une bombe, fût-elle atomique, doit un jour servir. Pour cette raison même, MBK a depuis ce livre pu prédire (pré-dire) que le XXIe siècle, en matière d’horreur totalitaire et de Mal, serait pire que le XXe, pourtant déjà assez performant en la matière. 

On l’a vu avec le fascisme sanitaire mondial… Explication : « Personne, nulle part, ne médite comme c’est dans le fruit de notre fonctionnement ontologique le plus intime et le plus foncier, savoir pléonectique, que gît le ver contagionnant du problème : la propension elle-même au dépassement, qui n’est autre, donc, que l’aufhebung hégélien. » En dernière analyse, le pléonectique c’est le dépassement perpétuel ; et le nouveau siècle risque bien d’être encore plus apocalyptique que celui des deux totalitarismes… Aïe !

Katharsis

C’est un lieu commun de la pensée philosophique sur l’art ; mais MBK formule les choses définitivement, et mieux que tout le monde : au travers de la katharsis artistique, « les affects pénibles habituellement » deviennent des « affects absolument jouissifs et libérateurs, et en même temps ils sont conservés, puisque c’est quand même de la Terreur et de la Pitié qu’on éprouve dans l’imitation tragique, face au destin d’Œdipe, Électre ou Antigone » – « sublimation réussie d’affects entièrement négatifs, à la fois supprimés dans leur négativité, et conservés dans leur intensité par la mimèsis artistique en général ». 

De sorte que « seul l’art est la promesse effective d’une katharsis collective, communautaire, du Mal » ; tandis que la Science est « la malédiction dont l’être humain ne pourra jamais se débarrasser » : fruit défendu de l’Arbre de la Connaissance, de la bombe atomique à l’Agent orange.

Désir

Concept deleuzien s’il en est, MBK en renouvelle l’approche en ce sens qu’il le fait aussi rentrer dans son système d’explication de l’humanité : « Le Désir est la propension de l’étant à l’appropriation » ; et à cause du système du pléonectique, l’Histoire de l’homme est aussi l’histoire d’un plus de jouissance sexuelle et de transgression à travers les âges. « L’homme est l’animal physiquement vidé, exténué, mutilé par la supplémentation techno-mimétique » : parfait portrait psycho-géographique du marquis de Sade en ses prisons !

Jeu

Dans ce chapitre, MBK développe une idée tout à fait originale, et qu’il est à peu près le seul à porter, c’est-à-dire conceptualiser : il s’agirait de remplacer l’égalité, concept anti-pléonectique et donc anti-naturel, qui n’a d’ailleurs abouti qu’à des désastres (stalinisme, Goulag, Khmers Rouges, Terreur révolutionnaire et son corollaire logique : « La Révolution n’a pas besoin de poètes », etc.), par le principe d’équité, que le jeu seul permet d’atteindre (pensons ici au fairplay des grands tennismen) : « L’émulation ludique, c’est le pléonectique devenu, politiquement, non plus “égalité”, mais équité. » Outre que le jeu est la forme du lien social par excellence, il permet de rejouer, sur une table, la chance dont le destin a privés les pauvres et les exploités. 

Dans le jeu, « chaque citoyen […] joue, au même titre que n’importe qui, et avec les mêmes chances de base » : « Tous égaux ! », du Roi au manœuvre. Moins le prolétaire aura de temps de travail (ou de corvée), et plus il aura de temps de jeu. Dans la société équitable du jeu, « les meilleurs sont récompensés selon leurs mérites », mais « même le plus mauvais, le plus bête et méchant, a le droit de gagner de temps en temps » ; c’est-à-dire « d’exister, dans sa pleine singularité ».

L’humanité n’est pleinement elle-même que lorsqu’elle joue : « Seul le jeu est pleinement la katharein du pléonectique : tous les autres arts sont des katharsis différés, médiés. » De plus, dans le jeu, l’anéantissement de l’autre est joué, feint ; de sorte que « le jeu n’est pas l’irréalisation de la mort », comme le Goulag ou le camp khmer, « mais sa suspension : jouer avec la mort, c’est la différer dans sa Représentation ».

Le rappel de la création du Kriegspiel par Guy Debord, que MBK qualifie de « l’un de ses chefs-d’œuvre », nous donne l’occasion d’illustrer notre texte d’une photographie du penseur en train d’y jouer :









Guy Debord devant son « jeu de la guerre » à Champot en août 1987




Histoire

Il ressort de la lecture de ce « pavé » philosophique un profond pessimisme, dont MBK ne se cache pas tant il se met de lui-même dans une filiation avec les penseurs du pessimisme historique que sont Walter Benjamin et Adorno. « Plus l’Histoire avance, plus les bouleversements qui métamorphosent chaque génération qui se succèdent sont considérables, voire “apocalyptiques”. Telle est la logique semble-t-il implacable du pléonectique. » 

La Nature n’est que répétition et retour du même, alors que l’étant humain « s’approprie la répétition », dans un constant dépassement de soi. Que faire face à ce constat, si ce n’est être lucide sur l’inéluctabilité de l’advenue du Mal ?

Continuer ainsi à dérouler et analyser les corrélations entre les chapitres de ce livre et le système conceptuel intégral du pléonectique reviendrait à prouver qu’il fait jour quand le soleil luit ; aussi laissons-nous maintenant à la dilection du lecteur le plaisir de découvrir par lui-même les concepts suivants du volume, qui est le chef-d’œuvre de Mehdi Belhaj Kacem, son Éthique, son Mille plateaux, version « Marxisme et schizophrénie », sans toutefois oublier de nommer les titres les plus jouissifs pour la pensée de ses divers chapitres (ou plateaux) : « Mimèsis », « Nihilisme », « Sexuation », « Transgression, « Vérité ».







 Baruch Spinoza





Système du pléonectique Mehdi Belhaj Kacem Diaphanes, coll. « anarchies », 1000 p., 45 €





























le matin en m’éveillant 

je soulevai la toile

 

de l’entrée 

de ma tente   ce fut la paupière 

d’un géant

Aventures 


ce sont 
des lumières que je vous raconte 
de simples lumières
































je viens 
depuis 
dedans je viens 
depuis que les chose sont 


celui 
qui naît la nuit reste fidèle 
à l’obscurité

pour moi le soleil est encore un ventre 

je 
dors 
dans le placenta 
de la nuit





lorsque les forces qui traversent notre vision du monde et les champs de nos connaissances s’exercent dans des directions contradictoires une déchirure inévitable vient affecter de manière parfois irrémédiable l’ensemble de nos croyances légitimes
















les anciens Grecs entendaient 

des voix 

les épopées homériques sont pleines d’exemples de gens guidés dans leurs pensées et actions par des voix intérieures auxquelles ils répondent automatiquement

de nos jours nous sommes méfiants envers les personnes qui présentent ce type de comportement  

nous oublions que le terme entendre se réfère à une sorte d’obédience 

les racines latines du mot sont ob et audire 
c’est-à-dire entendre quelqu’un à qui l’on fait face 

l’autonomie de l’esprit est un concept si profondément enraciné en nous que nous répartissons ceux qui entendent des voix en diverses catégories 

ceux qui sont légèrement amusant

ceux qui sont des poètes

ceux qu’il faudrait enfermer dans un institut psychiatrique 

une quatrième catégorie pourrait être 

ceux qui regardent la télévision 






























s’il y a 
un espace réel ou virtuel
 
de la pensée alors il 
doit y avoir aussi 
du son à l’intérieur car tout son cherche à s’exprimer comme vibration 
dans un milieu spatial




























quitter la terre

je me suis oublié sur une planche au soleil


*


le non-humain a un nom  

découverte 

on peut l’appeler aussi invention

 

parfois 

il croise dans les parages du destin et s’appelle l’inconnu 

mais son nom de toujours 

c’est la voix


*


















voir 

le jour à travers les barreaux

nommés 

œil oreille narine


ils te tiennent depuis l’enfance

ils sont ta sauvegarde

contre tout ce qui cogne aux parois


mais au-dedans plus de frontières 

vole nage 

marche au bras

des formes les plus grandes


passe au travers des murs de poudre

à toi 

d’assiéger le monde 


témoin invisible






















redéfinir le temps 

changer ses échelles


relativiser l’espace

approfondir la durée

raisonner la raison

déplier l’unité 

chauffer la contradiction

forger la non-contradiction 

diviser le moi 





















disperser le corps

fracturer la copie

déprécier l’original

multiplier la poésie

anoblir l’objet 

fracturer le goût 

dissoudre le réel

griffer le vide 

signer le néant… 


converser à l'intérieur d'un mur



*


poète
est celui pour qui 
les mots sont non seulement 
des entités qui désignent 
des choses 
des objets
des événements
des phénomènes
des bidules
des faits
des êtres ou 
des états mais bien plus encore et avant cela 
des entités sonores et scripturales qui fonctionnent 
dans notre esprit comme fonctionnent les particules virtuelles 
dans le vide quantique










le vide 

la physique contemporaine le conçoit 

comme 

une entité

plus riche en potentialités que les mille et une nuits 

en rebondissements





















on définit  le vide 
négativement par privation comme espace 
sans particule réelle

on peut aussi en donner une définition positive dont l’intérêt est de nous faire comprendre précisément ce que nous qualifierons d’énergie du vide  

 
un océan 
de particules virtuelles

celles-ci bien qu’éphémères interagissent très légèrement entre elles et avec la matière et confèrent au vide 

une certaine énergie potentielle

il est de ce fait l’une des manières d’être de l’énergie laquelle n’est pas touchée par le changement des formes et des états que la suite des causes et des effets, ou bien des aléas fait survenir ou disparaître et qui seules sont soumises à la  naissance  et à la  mort 


paré de sa définition 

le vide 

dispose 

des deux vertus relationnelle et ontologique 

quantique et cosmologique 


la première en fait l’administrateur admirable 

du microcosme et la seconde l’élargisseur 

de l’espace père 

de la matière 




l’acte poétique par excellence 

consiste à faire surgir 

du vide 

des combinaisons 

improbables



qu’un mystère sans réponse

emplisse et imprègne

ton chant


qu’il soit 

un vêtement chaud

dans la sueur 

de ceux

qui longtemps l’ont porté


















né à Anvers en 1941 
et décédé à Paris en 2021 

Werner Lambersy 

est 
un poète belge 
d'expression francophone
































il choisit d'écrire en français bien qu'il soit issu d'un milieu néerlandophone : acte de résistance et d'antifascisme par rapport à son histoire personnelle dit-il dont l'emblème inconscient guide toute son écriture comme nous l'indiqueront les notes de synthèse et le rôle qu'il assigne à l'écriture poétique


de ses voyages en Orient Lambersy retire une vision cosmogonique omniprésente dans sa recherche poétique : elle fait aussi bien référence aux anciens cultes grecs ou romains qu'aux philosophies de l'Inde ou du Japon 

quant à la pensée chinoise Lambersy lui est redevable d'un certain sens pratique de la notion qu'y jouent les objets et de la sérénité incarnée dans le sens de leurs usages ou de leur contemplation 

de la pensée extrême-orientale Lambersy retire aussi ce sens des distances des blancs entre chaque fragment du discours ou de la pensée et d'une recherche architecturale tour à tour dépouillée et complexe

dans la pensée chinoise Lambersy découvre le sens du concret et l'attention accordée à une leçon de vie pratique plutôt qu'aux spéculations intellectuelles


l'écriture poétique de Lambersy est un amalgame entre deux types de sensibilité qu'il réussit à marier : 

l'occidentale où la pensée philosophique et l'aphorisme comme le recours à des termes abstraits qualifie le style  

l'orientale où le poète puise plus qu'une philosophie le sens d'un formalisme et d'une pensée paradoxale qui imprègnent toujours plus son écriture jusqu'à lui donner comme dans L'Arche et la cloche le Prix Maurice Carême 1988 un équilibre abouti


après avoir exercé divers métiers Werner Lambersy fut pendant de nombreuses années attaché littéraire au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris


son œuvre est traduite dans plus d'une dizaine de langues et il a reçu de nombreux prix




Et c’est de vivre qu’il s’agit…



et c’est de vivre

qu’il s’agit


de s’agiter sans hâte


rythmes et cadences

sans rien casser de l’onde


d’être vitesse exacte

avec le son qui va

d’être en mesure

de la lumière magnifique



la fine épée de l'éphémère

tout ça grâce à l'amour

des océans de plumes sur

la peau enfantine

de nos âmes























OSCILLATIONS AUTOUR DU PERDU


il y a 

dans l’esprit 
des hommes 
des aspirations si divergentes si contradictoires 
qu’un individu ne peut les suivre toutes sans risquer 
de se perdre


en respirant respire






















parfois 

je respire

plus fort et tout à coup

ma distraction continuelle aidant 

le monde se soulève avec ma poitrine


peut-être pas

l'Afrique 

mais 

de grandes choses




la Vie dans les plis

HM


souvent il arrive que

 

je me jette en avant comme la mer sur la plage mais 

je ne sais encore que faire 

je me jette en avant 

je reviens en arrière 

je me jette à nouveau en avant


claquement dans le néant


un soulèvement vers le firmament

une poussière 
de lumière

une liberté gagnée

un corps laissé derrière

quitter la terre



j’ai

un vide

que j’appelle

mon vide


j’ai

sans savoir dire à l’intérieur

de quoi il est

un vide




















on n’est 

peut-être pas fait pour 

un seul moi


A

distance


ne t’agite pas mon être 
ne te lamente pas
ne me brise pas


accélération de la spirale


























souvenons-nous 

de nous retenir

dans l’amitié 

du silence


enfonçons nous 

seuls 

dans la nuit immense


entre 

les mondes

une porte s’ouvre


aurore boréale 

dans 

une chambre close


voile magnétique traversé


l’aventure avait 

déjà commencée

depuis l’âme naît 

d’écriture éthérée



sur 

une grande route

il n’est pas rare 

de voir 

une vague

une vague toute seule

une vague à part de l’océan


elle 
n’a aucune utilité ne constitue pas 
un jeu



c’
est
 
un cas 
de spontanéité 
magique




























Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

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A1 A10 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 AB ABDL Abécédaire Aboulafia Abréviations Abrüpt Abruzzo ACC Acker acronyme Actis Actualités ADBP Adorno ADR Adrénaline ADUMC Advaita Agamben Agenda AgnèsMartin Agrafe et boite AIR Air du temps Akhmatova Alain de Lille Alan Davies Albiach Alchimie Alechinsky Aleph ALF Alferi alien Alina Reyes ALTH AM Amande Amor fati AN Anagrammes Anaphore Anaximandre Anders André Breton André du Bouchet André Velter Andy Goldsworthy animal animation Annick Ranvier Annonciations Anthologie Antin David AP Aphaïa aphorismes Apollonios Appelfeld Approche APUMM APZ Arago Aram Saroyan Arbres ArgentOr Aristote Arp Arseguel Art sacré ARTHAUD AS ASDMI Ashbery ASLEND Assez Astrologie Atlantide attente Aurélien Barrau Aurore Automne Auxméry AVB Avec Avent AW axiologie Axiomes Azam B B.Celerier Babel Bachmann Baies Baigaitu BAM Banal Bandeaux Barque Barré Barry Lopez Barthes Bashô Basque Basquin Bataille Battala BAZAR BDLE BDLF Beaufortain Beckett Beckford Benedetto Bénézet Benveniste Bergounioux Bernstein bête Bhattacharya bibliographie Bibliothèques bientôt Bimot Binet bio BioMobiles Biopsies Bishop BISSES1 Bivouac Blackburn Blaine Blanc Blanchot Blanqui Blaser Blau Duplessis Bleu Bobin Bochner Bohm boisflotté bord de terre Borges Bouddha Bouthonnier Bozier Brautigan Bretagne Bribes Briciole bricoleur Broodthaers Bruckner Bryen BSRM Butor Byron C C.C C.E.T C.F. C.Olson çacest café Camino Campo Cantos Capital Capricorne Captures Carl Andre carnet Carson Carte postale Cartes et globes Carver Casas Cavale cavernes Cazier CCB CCEM CDLP CDLRP CDMDCDD CDN CDRSLS CDS ce ce qui est ceci cela Céline Celui Cendras cequej'aime Cerbelaud cercles Cerf Ceux Cézanne CGJ CH5 chaman Champs chant1 Chants et Poésies Chappuis Char chartres Chartreuse Chaton Chemins ChenZhen Chladni Choeur Choisir Chômei Chose Christian Dotremont christo Chu-Ta Ciel Ciel profond Cioran Circé citations civilisations CL Claude Favre Claude Simon Clausewitz CLBC Climat Closky Clouscard CMDOT Code Cole collages coller Collines collobert Combines Côme comme comment Compact compostelle conscience constitution contingence contre conversation Copier Corbeau corpus Cortazar couleur covid CP Cravan Creeley CS.PAP CSB CSMM Cummings cut Cut 1 CV cycle CyT Dada DALA Dans Danse Dao Dates DCPC DDLR de De Vries Decout definition définitions DEGAULLE Deguy Deleuze Delillo délires Démocrite Denis Roche Déplacement Dérive Derrida Des Déserts Désir Détournement DETQC Dextre DFRC DH DI Diable Dickinson Dillard Diogène Divers DJLC DLADLS DMI DMOAM Domerg Donne Dryas DSDLDS Duchamp DUM Dumond Duncan Duras Durer Duvauroux DVDC Dworkin E E.Baer E.C E.E. E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDLCDS EDLF Edmond Jabès EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman ESPA Espace Espitallier essais été Etel Adnan Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Films FiniSol Finkielkraut FIVE Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji G.C.L. G.Luca G.R.I Gary Snyder GB GDLMC GDT GEGO genese Genet Genji géométrie géophanie Géopoésie Gervais Geulincx Gif Giffard Giovannoni Girard Giraud Giroux Gizzi Gleize Glossaire GMH Gnoséologie Gobenceaux Godard Godwin Goethe Gombrowicz Gongora Goodman Nelson GPDB GR54 GR70 GR91 Graal Grâces Gramm gris Grothendieck Guesdon Guy Debord Guyau Guyotat GWFH H H.D. H.P Hadot Haenel haïku Hamish Fulton Hamon Harms Harrari Hart Crane Hausmann HE Heaney Hécate Hegel Heidegger Henri Michaux Henri Thomas Herbes Herta Müller Hésiode Hesse Heures hexagrammes HFSR HHPC Hikmet Hillesum Hiroshi Yoshida Histoire HN HO Hocquard Hofmannsthal Hohl Hölderlin Hominidés homonymies Houellebecq HR. HRC HSCDLAE HTH Hubin Hugo Ball Huguenin Hume HV Hymnes orphiques Hypérion Hypnos i I remember I.P-B. ici IDLR Igitur il Illuminations illuminer illuminisme ILVLA ilya immédiat immédiatement Impensable impératif imperceptible Impresses Index individu Infini Infinitif initiales inquiétude Insectes installation instant Internet Interrompre invisible Irwin Ishihara Isidore Isis isolato Issa italiques Ivsic J-P Michel J.J.F.W. J.J.U. J.L.P Jaccottet jaime Jakobson Jardin JAZ JBE JCERDM JDLF JE JE & Jean jean Daive Jean Michel Lou JELRLT Jesuis Jésus jeu JHN Jirgl Joan Mitchell John Cage Jouffroy jour jour17 Journal Jours jours17 Jousse JR Juarroz Jullien JYL K.G K.K Kabîr Kafka Kairos Kaplan Kapoor Kathleen Raine Katué Kawara Kay Ryan KDCN KDICK Keats Kenneth White Kerouac Khazar Khlebnikov Kiarostami Kingsley Kircher KK KLTDD koan Koons Koshkonong Kosuth KOUA Kuhn Kundera Kunitz Kybalion L.D. L.R.des Forêts L.S L'EI La Croix La parole de l'autre La vie de la montagne labyrinthe lac Lacs LADR Laforgue Lagopède LALELES Lamantin LAME Lapiaz Laporte Roger Larry Eigner latin Laugier Laurent Margantin LBA LCC LCD LCDI LCDP LCI LCR LCS LDB LDLH LDMC LDR LDS LDV Le Clézio Le Livre Le poème LEC LECDF LECLA Lectures LEE Lee Ufan légende Leibniz Leibovici Leili Anvar lensball lepoète Les eaux Les empereurs Les fils Les oiseaux lesoi Lespiau Lessing Lettres Lev Rubinstein Lex1 lex2 lex3 lex5 lex7 lex8 Lexie LFDH LFDLP LFDP LFDRT LFMR LFQ LGD LGDFASP LGDLM LGDP LGPDB LGS LGTDLP LGVDLH LHDD LHS lieux Lieux-source Ligne7 lignes Lionel André éclats Lionel André éditions Lionel André encres Lionel André photographies Lionel André randonnées LIQV Lisa Cairns listes livrelit LJDP LLDLI LLDME LLDO LLDP LLDQ LLL LMDLE LMDM LMV LO LOAN LODL LOGOS lois London Lorand Gaspar Lorenzo Menoud Louise Bourgeois Louise Glück LPC LPDLE LPDP LPI LQDLE LRDD LRDT LSDA LSDS LSDV LSMT LTDS LTO LUELADC Lune Lupasco Lus & Mus LV; LVB.TDSDC LVDDP LVDT LVESO LVLTDLO LVMDE Lyn Hejinian Lynn Schwartz M M.Caron M.Craig-Martin M.S.M M.Trinité Ma Macedonio Fernandez Machado Maestri Maggiore Maïakovski Mains maintenant Mais Mallarmé Malrieux Mandalas Mandelstam Manganelli Manifeste Manon mantra Manuel Joseph Manzoni Map Marchand Marcheurs Marelle Marie Martin Ziegler Marx Masao Yamamoto masque Massera Matinaux Matsui Matta-Clarck Matton Mauguin maximes MBK MBO MC McCord MCH MDC MDLADLE MDLF MDOU MEC Mécanisme Méditations Meillassoux Mélusine mémoire Memories Menus Meraviglia Merci Mercredi Mercure Merton Thomas messages Métamorphoses Métaphysique Métis Metro MFRC MG Michon micro microcosme mieux Millet Milton Mina Loy Misrahi Miura ori MJNYCR MK Monostiques Monosyllabes Montagnes et Glaciers Montagnes poèmes Montaigne Montale Monteiro Moore Morris mot mots Moving mp3 MPUSPM MSerres MTAS Murphy Murs et Fenêtres Muscle Musil Musique MWLG Mystères MZD N N.M Nabokov Nadja Nagori Nancy Napoli Narnia Nassim Haramein Nathaniel Tarn Nature Nauman NDBDP NDDP NDLT Neiges Neil Mills Nerval neuf Nice Niedecker Nietzsche Nirupana NLJNLH NOBUO noeuds Noguez Noir nOmbres Norge NOTEPAD Notes-Book Notes-Rapides Notifications NOUS Nouveautés Novae Novalis Novarina NP NPhS Nuages Nuits O.Pé objets Objets d'Amérique Oblomov Ockham Octaèdre ODIN ODSI œil OELDT Ogadine Olivier Cadiot OLR OM ON ondes Onfray onthologie Opalka Oph. 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SDM Sel selon SELP Seneca Sengaï SGM Shakespeare Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès SUBHDLH Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos Tchékhov TDQ TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tweets Typoésie u.p.d.d.v UCDD UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMP UN UNM unmot UPSA usura UVD V V.I. V.Kh V.P. 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