j’ai
dans la bouche
un goût
de métal et de cognac
j’abandonne le thème central
d’
un rêve
ou
d’
une rêverie
je fis
immédiatement porter à Andrée
une lettre
je
compte
trois heures
je ressens avec
une effrayante intensité
je me replie en
un seul mouvement immobile
qui est vertige pause et
arrivée
je suis
toujours très laconique
je suis à Paris
pour quarante-huit heures
je
mémorise
les gestes et les distances
comme après
une répétition générale
je
mentionne
la mélancolique boule de verre de leur vie
apparemment si
joyeuse
je réside
dans la chambre d’à côté
je n'avais encore jusqu'à ce jour rien entendu
je redoute la peur
presque comme
une envie de vomir
je ressens en moi
une flamme invisible et froide
brûlant du dedans vers
le dehors
je confonds
les restes de la nuit et les rêves
j’admets
la dérision de vivre
comme
un mot entre parenthèses
j’oublie
le mauvais sommeil de la nuit
ce vertige curieux
transparent
je me mis à lire la lettre
je crains seulement
j’organise
une fuite immédiate
je
soulève
son corps qui respire
qui a peur
je pense
à quelque chose
et on se demande à quoi
je pense
je continue
fou de rage sonnant et fouettant
j’entre
dans ce dialogue avec l’ombre
je
fais
un vœu
sans chercher à
forcer la signification
d’
un cil
je suggère
une course folle le long des murs
je vacille
entre deux images de rêve
je regarde
de plus en plus ce que
je regardais
avant
une pomme à demi croquée
une cosse ouverte
un bouton mi-éclos.
un animal qui brille.
un éventail.
une boîte fermée.
un château vénitien
une colline