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nous,
premiers saumons issus des eaux, premiers saumons courant sur terre, premières lumières et premiers êtres, premiers nés sous la voûte, campant nous autres dans les ventres,les cœurs battants des yourtes, premiers de tous les êtres premiers, de toutes les bêtes rugissantes courant sur terre ras-du-sol, premiers errants au-dessus des eaux, parcourant terre d'un bord à l'autre, premiers la sillonnant, laissant ici et là nos écailles, notre semence première, l'éparpillant dans les yourtes, les maisons blanches, première foule foulant les herbes issus de nous, premiers broutants issus de nous, premiers cuisants, cuisant les herbes à la vapeur dans nos casseroles de terre, cuisant les êtres les écrevisses dans nos feux, les êtres premiers, les petits frères des eaux, répandant ici et là leurs écailles leurs carapaces couvrant bientôt la steppe toute la surface des toundras, leurs carapaces ensemençant bientôt toundras, couvrant toundras de leur semence, êtres premiers ensemençant la terre et nous frottant le ventre et nous pinçant des pinces, leurs petites mains sorties des eaux, se répandant premières au-dessus, premiers volants au-dessus de nous, premiers explorateurs dressant le soir des cartes fidèles, rapportant fidèlement aux vieux aux enfants toutes les affaires, tout ce que nous verrions le jour, toutes les lumières des villes, tout ce qu'il y aurait à faire dans steppe, couvrant la nuit les garçonnes, ensemençant leurs ventres, premières saumones issues des eaux, premières saumones courant sur terre, couvrant le noir des terres de leurs pas, premières lueurs et premiers êtres, premiers amours nés sous la voûte, campant nous autres dans ventres des saumones, cœurs des saumons et des saumones battant ensemble dans les yourtes, premiers chiens de la steppe portant casaque, premières bécanes japonaises sillonnant terre, parcourant steppe d'un bord à l'autre, pétaradant et répandant les fortes odeurs, les fumées noires de gazoil, soudainement couvrant la terre, couvrant les herbes, poissant le dos et les fourrures des bœufs musqués, des têtes dures papillonnant dans steppe, se répandant toute allure loin de nous autres, chiens de l'armée Kouropatkine, premiers nés issus de l'eau, pétaradant toute allure sur nos motos nippones, tiraillant dans les airs, premiers brownings premières pétoires perçant les airs, ensemençant nuages, se répandant en eau depuis là-haut, l'immensité du ciel, nous, subitement, nageant, nous répandant dans les boues noirâtres, frottant nos ventres dans les boues, retrouvant magiquement nos écailles, nous répandant dehors, touchant les têtes dures de nos semences, ensemençant leurs femmes, nous répandant dans leurs ventres, leurs carapaces beuglantes, rapportant nous le soir fidèlement aux vieux aux enfants aux garçonnes toutes nos affaires, tout ce que nous ferions le jour, nos dérobades et nos vols à la tire, nos petits larcins dans les supermarchés, planquant, nous autres, sous nos casaques, contre nos peaux, des centaines de boîtes, des conserves de légumes ou de fruits au jus, fanfaronnant pour épater, troubler, nos garçonnes, nos petites chéries d'amour, nos nanas au ventre rond, premières saumones de l'armée, nanas aux hanches larges, empestant le beurre rance et le fromage de chèvre, superbes cuisinières, des femmes nous tenant, nous, chiens de l'armée, par les couilles, sachant comment nous faire danser, nous, les chiens de Kouropatkine, les petites frappes, petites terreurs du Général Kouropatkine, aventuriers de la steppe, pourfendeurs des toundras, éventrant à mains nues les ours, les chèvres et les ours, abattant au couteau suisse les pins centenaires, défrichant les terres, ensemençant les êtres, tous les êtres de steppe,corps et âmes ...Vincent Tholomé Steppe. ici
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