Noli me tangere
ne me touche pas
ne me retiens pas
Scuola fiorentina primi anni del sec XVII
L.A. Photographie, Volpaia octobre 2011
Marie de Magdala est une ancienne malade, atteinte de possession, que Jésus a guérie en faisant sortir d'elle "sept démons". Le surlendemain de la Pâque, à l'aube, après le repos du chabat, Marie est accompagnée par un groupe de femmes. Elle se rend au tombeau du Christ et voit que la pierre a été enlevée. Le tombeau est vide. Que s'est-il passé? Elle alerte Simon et Jean qui la laissent seule, en pleurs, dans le jardin funéraire.
Deux anges l'interrogent, puis arrive une silhouette.
"Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?".
Et puis "Marie?" Au son de cette voix, elle reconnaît le Christ.
"Rabbanou" dit-elle en hébreu [notre maître], puis vient la scène peinte par le Corrège :
.
elle voudrait le toucher pour s'assurer de son existence, mais il la repousse.
"Ne me touche pas", dit-il.
Le Christ n'est plus un homme, mais ce n'est pas encore un Dieu. Il se dresse dans le jardin du Golgotha. L'index de la main gauche pointé vers le ciel, il est prêt à monter vers le Père, mais sa main droite est abaissée, doigts redressés et écartés, en signe d'interdiction .
Il y a en lui une nuance de tendresse et de compréhension, redoublée par l'accord des rythmes des corps et l'harmonie du paysage, mais son refus est définitif. Il ne cédera pas au visage suppliant de Marie au manteau doré et à la robe rouge.
Elle replie sa main vers sa hanche et
doit se contenter du regard du Christ.
doit se contenter du regard du Christ.
Elle n'aura pas droit à l'attouchement qu'il a concédé,
dans d'autres circonstances, à Marie de Béthanie.
"Ne me retiens pas"
(Le Corrège, 1522/23)
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