ne doit jamais omettre, par exemple, les noms des hommes, des femmes, ne jamais censurer les dates, les titres, les paroles apprises et entendues. Le champ de la poésie - son étendue, sa matière - s'étend à la totalité des vocables : noms propres, noms communs, chiffres et autres et cetera. Il s'agit d'un tout dispersé, à rassembler et à redisperser comme les fragments du grand corps de Pan, à relancer comme des dés dans les vagues. Les mots sont les cadeaux qu'on nous a faits. Il faut donc les dilapider. Cela permet de concentrer dans les choses telles qu'elles sont ce que partout l'on démembre : l'espace commun de la vie des hommes ...
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Alain Jouffroy
Manifeste de la poésie vécue
L'infini/Gallimard
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