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Il y a temps.
L'espace libre du temps.
L'effervescence de cet éclair temps.
Le fluide berceau des évènements qui libère et déploie un lointain.
Vienne le temps dont on s'éprenne ! , écrit Rimbaud.
Il y a temps.
L'espace libre du temps.
L'effervescence de cet éclair temps.
Le fluide berceau des évènements qui libère et déploie un lointain.
Vienne le temps dont on s'éprenne ! , écrit Rimbaud.
Je lis et note encore
(Y.H.F.M. prélude à la délivrance) :
est-il possible de parvenir à cette simplicité
où l'on évolue amoureusement dans le temps ?
(Y.H.F.M. prélude à la délivrance) :
est-il possible de parvenir à cette simplicité
où l'on évolue amoureusement dans le temps ?
Oui, c'est possible.
Une érotique du temps scintille au coeur de la parole. Cette érotique, James Joyce l'appelle, dans Finnegans Wake, la "pointe de l'évènement". Elle désigne Anna Livia Plurabelle, le personnage-rivière, qui est aussi le nom féminin de ses phrases. Elle désigne cette Pentecôte où les phrases parlent toutes les langues, où la parole et le temps coïncident à travers un ruissellement infini. "Anna était, Livia est, Plurabelle sera ", écrit Joyce. Les trois dimensions du temps se condensent dans le nom de la déesse.
C'est la formule de l'extase du temps.
De la mémoire en avant.
De l'indemne.
De la mémoire en avant.
De l'indemne.
Dans le christianisme et par Anna Livia Plurabelle dans
C'est donc en tendant l'oreille aux phénomènes sensibles que Joyce, disciple de Saint Thomas d'Aquin, écoute la parole divine, puisant son inspiration au fleuve de la vie et des sensations charnelles. En effet, selon le Docteur angélique dont Joyce aimait "a lire dans l'original les oeuvres pensues", le monde n'est pas condamnable en soi puisqu'il est création divine et qu'il sert d'appui au salut de l'âme. Les sensations qu'il nous offre et les désirs qu'il allume en nous doivent enrichir notre être voue a l'amour de Dieu, dans un mouvement ascendant de sublimation et d'assomption. Joyce se rattache ainsi au courant le moins spiritualiste du christianisme, toujours tenté (gnose, hérésies, protestantisme, jansénisme) par le mépris du monde et de la chair. Tandis que l'antisémitisme se développe en Europe et que monte en Allemagne le pire cauchemar de l'histoire, Joyce mène sa croisade contre l'idéalisme chrétien en retournant a ses sources : le souci juif du corps et la jubilation hébraïque d'une interprétation infinie.
Finnegans Wake.
L.A. photographie, les Saisies,mars 2009
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