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la souplesse
vainc même ce qui lui
est supérieur et sa force
est incommensurable.
Ainsi la souplesse
et la faiblesse sont le tronc de la vie,
tandis que la rigidité
et la force sont le cortège de la mort.
la souplesse
vainc même ce qui lui
est supérieur et sa force
est incommensurable.
Ainsi la souplesse
et la faiblesse sont le tronc de la vie,
tandis que la rigidité
et la force sont le cortège de la mort.
avec le Dao, L.A. photographie,
les aulnes la neige et la souplesse, les Saisies Fév.2009
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1 commentaire:
Cher Lionel,
je vais être un peu bavard et vous raconter, en toute amitié, une belle histoire, humble, vécue ici, là où j'habite et respire, le Maroc. Dans ce mystérieux pays on adore vivre et donc raconter des histoires : d’ailleurs, on ne sait faire que... ça. Bon, je vole, selon.
Cela doit remonter à une bonne quinzaine d'années, l'automne, pas trop pluvieux, j'étais à Swira (Essaouira), attiré par les vents de ce fort et aussi par un évènement musical qui était encore à ses débuts (et donc vierge, spontanée) ; je me promenai le soir, tard, dans les ruelles de la médina, errant dans ma nuit comme j'adore faire, lorsque le feu d'une musique parvint à mes oreilles, provenant d'un endroit que j'approchai sans le savoir, que j'allai, encore une fois, sans le vouloir découvrir.
Arrivé à une petite place, servant de jour à l’échange de céréales et d’herbes médicinales, je découvris (avec joie nocturne) un groupe de musiciens gnaouas, assis en cercle sur le sable, jouant un air de samaouiyin (invocation à l'esprit céleste, dont la couleur est le bleu foncé) ; et bien au milieux d'eux, en plein centre, non pas les cinq ou six jeunes danseurs habituels, comme la tradition songerait, mais uniquement et comme je n'avais jamais vu auparavant, deux êtres, deux flammes entourées et sacrées par ce cercle musical : un vieil homme, dépassant largement les soixante-dix ans, et un enfant, d'une dizaine d'années.
Il faut dire que leur danse partagée était proprement miraculeuse, juste, belle : le vieil homme, bien qu'un peu rigide, se laissait emporter par cette musique et sautait gaiement en faisant des beaux gestes en parfait accord avec les rythmes joués. L'enfant, à son tour, bien que plus souple et libre, répliquait la danse du vieil homme, en l'imitant... Il s'appliquait à répéter ce qu'il voyait faire, donnant une souplesse et grâce au mouvement de l'autre. Le vieil homme, emporté lui aussi par le jeu des miroirs, imitait à son tour la nouvelle variation créée par l'enfant et cette jonction musicale, ouvrant la danse à une perpétuelle spirale…
C'est ainsi que je fus témoin de ce miroir musical qui avait su relier le vieil homme à l'enfant, l’enfat au vieil homme, et donc la fin et le commencement, et qui me fit comprendre cette nuit-là que dans la musique, il ne peut être question que de divine complémentarité. Sans cela, la danse n'est que bruit et silence. Avec, elle est joie, feu, jeu.
Salamat
(le silence doit s'imposer pour quelques 'sauts' ; avec le vent, ila-liqae)
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