" Le sang qui baigne le coeur est pensée "
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Drame est la remontée vers un âge d'or, celui de la conscience, celui de la parole. Ce temps est celui du corps qui s'éveille, encore neuf, neutre, intouché par la remémoration, la signification. Ici apparaît le rêve adamique du corps total, marqué à l'aube de notre modernité par le cris de Kierkegaard : mais donnez-moi un corps !... Le corps total est impersonnel ; l'identité est comme un oiseau de proie qui plane très haut au-dessus d'un sommeil où nous vaquons en paix à notre vraie vie, à notre histoire véritable ; quand nous nous éveillons, l'oiseau fond sur nous, et c'est en somme pendant sa descente, avant qu'il ne nous ait touchés, qu'il faut le prendre de vitesse et parler. L'éveil sollersien est un temps complexe, à la fois très long et très court : c'est un éveil naissant, un éveil dont la naissance dure.
Roland Barthes, Sollers écrivain
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Il s'arrête maintenant et fixe le sol à ses pieds -
pensant qu'il devra encore écrire :
" On doit pouvoir considérer que le livre échoue ici - (brûle) (s'efface) (dans la pensée qui n'a pas de dernière pensée - " plus nombreuse que l'herbe " - " l'agile, la rapide entre toutes, qui prend appui sur le coeur ")-."
Ph.S. /P.137
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L.A. photographie, les Saisies, janvier 2010
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