notes préparatoires brèves sur la rétrocausalité

le futur agit comme une cause silencieuse

effet d’avance  

l’événement appelle sa propre origine

le temps n’est pas une flèche mais une boucle souple

la cause peut être un souvenir à venir

l’anticipation modifie déjà le présent

le passé n’est pas clos il est réinscriptible

une décision future incline le maintenant

le sens arrive parfois avant le fait

le temps se plie sous l’intensité de l’attente

l’effet précède comme une ombre portée

la mémoire pourrait être prophétique

ce qui doit arriver exerce une gravité

le futur laisse des traces rétrogrades

le présent est un carrefour bidirectionnel

la causalité n’est pas linéaire mais réciproque

le temps répond à ce qui l’interroge

une fin peut organiser un commencement

l’événement se prépare depuis l’après

la flèche du temps hésite ralentit revient

la rétrocausalité un murmure du futur dans le passé

le futur 

n’avance pas 

seulement devant nous
il agit en silencecomme une pression 

inversée sur le présent

Avant même d’advenir il oriente infléchit prépare

les décisions que nous croyons spontanées
portent parfois la marque
de ce qui n’est pas encore là

un appel une forme vague une nécessité sans nom
travaille à rebours

ainsi 

le futur laisse des traces rétrogrades 
dans nos anticipations
nos peurs
nos espérances
mais aussi dans les structures mêmes du monde
qui s’ajustent avant l’événement

ce n’est pas une prophétie mais une résonance
le temps n’est pas une ligne droite 
il est un champ de forces
où l’à-venir projette déjà son ombre

Vivre alors ce n’est pas seulement venir de quelque part
c’est répondre à ce qui
encore invisible
nous convoque