les fragments s’y superposent comme des couches de mémoire
grec ancien latin italien et quelques échos d’orient
le poème ne cherche pas à expliquer
il évoque
il résonne
chant du vent et de la poussière
Ecbatana sub sole
ubi lapides loquuntur
Χρόνος, fleuve sans lit
le sable mange les noms des rois
le vent passe sur Ninive
ventus aeternus
et rien ne demeure
sinon l’ombre des lettres sur les briques brûlées
Lux in tenebris lucet
disait le moine
avant que le temple ne devienne un marché
et les marchands vendent encore le souffle
à la mesure du temps
Λόγος, perdu
le mot tombe comme une épée dans l’eau
les dieux se taisent
mais la mer parle toujours
dans la langue des coquillages
Ah Venezia
or sur l’eau masque sur masque
le lion dort sur la lagune
le poète y chercha un nom pour la beauté
trouva un écho — rien d’autre
雨落山靜
la pluie tombe la montagne demeure
sous la tour de Babel
les pierres s’effritent en syllabes
un enfant écrit sur le mur
je suis le souffle qui revient
sic transit sic resurgo
rien ne commence rien ne finit
les siècles tournent comme les moulins de la mer Égée
une voix très basse
le monde est fait de lumière ralentie
et dans l’air au-dessus des ruines
le mot jamais dit
le mot avant les mots
passe
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire