est-il
joie plus délicieuse
que de quitter le temps
pour vivre au cœur de la pierre
en contact immédiat avec les forces du monde
et de parler avec son âme dans le silence
du roc
?
le relief les rochers les falaises changent sans arrêt d’apparence Ce n’est pas seulement dû à la lumière du jour au jeu des ombres qui s’étirent et se retirent imperceptiblement Il suffit de détourner le regard quelques secondes pour que plissements creux et aspérités n’aient plus tout à fait le même aspect
***
je suis
entré dans la poésie Tang
presque à l'improviste mais non par hasard
en lisant
un poème de Li Bai
qui met face à face
un homme et une montagne
le poète décrit
un lieu d'immobilité et de majesté
devant lequel l'être humain
dans sa faiblesse et son impermanence
ne peut que s'asseoir
et regarder
Li Bai
m'apporte autre chose
à quoi je ne suis pas préparé
par mon éducation et par mon langage
une plénitude
une paix intérieure
cette paix
n'est pas difficile à atteindre
il suffit
de s'asseoir et de regarder
la poésie Tang
est sans doute le moyen
de garder ce contact avec le monde réel
elle m' invite
au voyage hors de moi-même
me fait partager
les règnes
les durées
les rêves
L.A Photographies
Col d' Anterne octobre 2021
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