l’eau
de la rivière
file en faisant ondoyer
de fins filaments d’algues aquatiques
qui ondulent et flottent
telle
une
chevelure
dans le vent
une présence
naturelle envahissante
abandonner
toute forme de résistance
et se laisser couler
dans
un temps autre
liminaire
l’altération du monde
est la dimension la plus frappante
nous y perdons nos repères ordinaires
un point de fuite
se dessine sans cesse et nous entraîne
hors de nous-mêmes
nous atteignons
un état de conscience
proche du rêve éveillé du sommeil
notre conscience
devient comme ces flaques d’eau
cette rivière qui coule doucement
une goutte
y tombe et les cercles concentriques
s’élargissent à l’infini
des profondeurs insoupçonnées
s’y manifestent
la tranquillité est brouillée
mais vient s’y
révéler
un ailleurs
qui se met à vibrer
un monde
d’associations mentales
de sensations paradoxales
se déploie comme inconsciemment
l’
écho
d’
une goutte insistante
le
ruissellement
d’
un rideau de pluie
l’
avancée inexorable
d’
une flaque
sur
un sol carrelé
les filets d’eau sur des chevelures mouillées
le
miroir rond
d’
un baril
rempli d’eau
dans laquelle se reflète la lumière
les fleuves
les lacs et les rivières
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