une formidable puissance d’oubli ...
non comme effacement
mais comme un souffle qui détend le lien des choses
qui déleste l’esprit de ce qui le retient inutilement
elle ne choisit pas ce qu’elle efface
elle glisse sur les mémoires
sur les traces des gestes et des mots
comme l’eau sur la pierre
lisse et inébranlable
l’oubli rend possible le mouvement
il permet à l’esprit de respirer
dans l’intervalle entre ce qui fut et ce qui vient
sans être écrasé par l’épaisseur du passé
c’est une force neutre
qui n’exige ni pardon ni oubli volontaire
mais qui rétablit l’équilibre silencieux
entre ce qui reste et ce qui s’évanouit
dans cette puissance il y a une liberté subtile
la capacité de revenir au présent
sans la contrainte de la continuité totale
de réinventer la proximité des choses
et de sentir la vie se renouveler
dans le simple fait d’exister
l’oubli alors n’est pas perte
il est seuil
espace ouvert où la conscience peut se réorienter
sans pesanteur
sans nostalgie
prête à accueillir ce qui doit apparaître
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