nécessité
de paisibles contemplations et recueillement
du cœur ...
non comme refuge
mais comme espace de décantation
il ne s’agit pas de fuir le mouvement du monde
ni de s’écarter de ses heurts
mais de laisser retomber la poussière
qui entoure chaque pensée trop vite formulée
la contemplation n’ajoute rien
elle retire elle clarifie
comme l’eau qui en devenant immobile
laisse apparaître ce qu’elle contenait déjà
le cœur lui ne se recueille pas par décision
il se recentre peu à peu
à mesure que le bruit s’éloigne
que les urgences perdent leur éclat trompeur
dans ce calme rien d’extraordinaire
seulement la possibilité d’entendre
la part ténue du réel
qui ne se livre qu’en silence
ces moments de retrait ne sont pas un luxe
mais une fonction élémentaire
une manière de maintenir l’accord
entre ce qu’on perçoit
et ce qu’on peut réellement porter
dans cette lenteur
quelque chose se réordonne
sans éclat
sans révélation
et pourtant essentiel
la simple capacité de demeurer

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