il y a
dans
l’illisibilité
un tremblement secret
comme si
les mots soudain
refusaient d’être capturés
ils se défont en ombres
poussière de sens sur la langue
ce qui échappe alors
est parfois plus vrai
que ce qui
se lit
le poète avance largo dans ses pensées
largo
c’est le pas large du temps
quand il respire
enfin
une lenteur qui déplie la lumière
qui laisse chaque battement
trouver sa place dans
l’air
dans ce rythme étiré le monde se dénoue et l’âme moins pressée
se souvient qu’elle sait encore
écouter
un
tempo
lent et majestueux
plus lent que
adagio
une impression
de solennité d’ampleur et de gravité
le vent glisse largo sur les collines
étirant l’ombre des arbres
comme un souffle
qui prend tout
son temps
le couple de merles est suspendu
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