voici
le chant du Feu Intérieur
continuation du cycle dans le style fragmentaire et polyglotte
d’Ezra Pound
il explore le feu de la conscience
l’alchimie de l’esprit et la lumière qui traverse
la matière et le temps
feu du feu
nom qui s’allume tout seul
avant les mots avant les formes
il y avait cela
le battement rouge du monde
ignis ignis
sous la cendre la flamme palpite
Vedi les mains du forgeron dans la poussière rouge
le métal chante ferro et flamma
Σιδήρου φλόγα
le souffle du dragon
au cœur des montagnes
où le minerai dort depuis des siècles
le poète s’agenouille
une étincelle tombe dans la coupe d’eau
transformant le reflet en soleil
Crux lux lux in cruce
火光照心
le feu éclaire le cœur
les ombres s’élancent sur les murs antiques
les statues frémissent
leurs yeux vides respirent l’étreinte du monde
Orphee revisité
la lyre devient flamme
et la corde vibre encore dans l’air
un mot oublié un souffle retrouvé
dans la ville la forge est silencieuse
mais sous la cendre ignis spiritus
attend patient éternel
comme un tambour cosmique
qui bat le rythme des âges
Hic et nunc
le feu ne brûle pas seulement
il transforme
la matière en lumière
le chaos en forme
le doute en éclat
et toi lecteur
si tu tends l’oreille
tu entendras les pierres chanter
nous sommes le souffle le feu
la mémoire qui traverse le temps
ignis ignis
ce n’est pas la flamme que l’on voit
mais celle qui brûle dans la flamme
le cœur du cœur
il ne chauffe pas il révèle
il dévore les contours il rend les choses transparentes
il est le secret du souffle la morsure de la clarté
ignis ignis
l’éveil sans repos
la lumière qui n’a plus besoin du jour
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