naufrage
une vapeur de feu
un frémissement de la peau
silence
pierre sortie de
terre
le poème est un langage qui naît de la destruction d’un langage de sa ré-articulation autour d’un fond nerveux à haut risque Miettes et lambeaux que le langage dans son impossible réconciliation avec le monde tente d’atteindre Une mise en mots aux allures de mise en pièces découpes au scalpel dans l’à-vif d’une radicalité qui force l’attention touche aux limites
l' âme verte
qui cherche la vie où seul mord la chaleur et la désolation
l' étincelle qui dit tout commence quand
tout semble devenir carbonisé
bronche enfouie
un regard
ivre
le désordre des choses
collines poussières
cailloux
innocence
terre
souffle écorché
l’écho
des apparences
la suie
le souvenir
destructions et carnages
ravins terre
talus haies broussailles
quand soudain
l’oubli
sur la pierre
dans la vérité
de cet instant
gratté
gommé
avec l’étoile du bâton
avec les ongles
*
l'anguille
la sirène
des mers froides qui quittent la Baltique
pour atteindre nos mers
à nos estuaires
à nos rivières
qui remonte profondément
sous le déluge adverse
de branche en branche puis
de cheveux en cheveux
amincis
toujours plus profondément
toujours plus profondément dans le cœur
du rocher
filtrage
parmi les gorielli de slime jusqu'au jour
c'était comme si
quelqu'un
quelque part
rêvait de cela
qu'il y était entré sans permission
tout à la fois familier et étranger
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